Fact-checking N°1 : Des risques d’AVC plus élevés avec la cigarette électronique

L'Actu de la vape 1582

Fact-checking N°1 : Des risques d’AVC plus élevés avec la cigarette électronique

Panda décrypte l’actualité de la vape avec vous et, cette semaine, il va vous parler d’une info qui s’est répandue comme une trainée de poudre : les vapoteurs seraient susceptibles d’avoir un AVC plus jeune que les fumeurs.

Bonjour, bonjour, mes petits pandas ! Installez-vous confortablement et commençons.

Comme vous le savez certainement, la vape est souvent au cœur des gros titres de médias avides de procurer quelques frissons d’effroi à leurs lecteurs sans trop se préoccuper de la fiabilité de leurs informations. Car, si les fake news sont monnaie courante dans le monde actuel, elles sont presque systématiques lorsque l’on touche à la vape !

Cigarettes électroniques qui explosent, métaux lourds dans les e-liquides et autres épidémies de maladies pulmonaires soi-disant causées par la vape sont autant de fléaux que les journaux aiment à relayer en masse.

Pourtant, comme c’est le cas pour les exemples précédents, ces « informations » se révèlent souvent fausses, et les études qui en sont à l’origine complètement biaisées. Pour vous aider à y voir plus clair à travers l’écran de fumée qui est constamment dressé devant la vape, moi, votre Panda vapoteur, je vous propose une séance de fact-checking (ou « vérification des faits ») en décryptant les actualités avec vous ! 

Sortez donc votre cahier et votre stylo, au programme du jour, nous nous intéresserons à un sujet qui a fait couler l’encre des médias spécialisés dans la santé : le vapotage augmenterait les risques d’AVC précoce. Alors, fake news ou vraie info ?

C’est parti pour une séance de fact-checking pour désenfumer votre machine à vapeur préférée !

Ce qu’il s’est passé : un communiqué rapidement rétracté

Dans un communiqué daté du 8 novembre 2021, l’Association of Heart American (AHA) a annoncé qu’une étude qui serait présentée dans un futur colloque avait découvert que « les utilisateurs de e-cigarettes ont 15% de risques en plus d’avoir un AVC plus jeune que les fumeurs ».

Cette étude portait sur les résultats d’une enquête réalisée auprès de 80 000 personnes avec des antécédents d’AVC. Selon les dires du communiqué de presse, leur analyse a révélé que les utilisateurs de cigarettes électroniques étaient 11 ans plus jeunes lors de la survenue de leur premier AVC (48 ans en moyenne pour les vapoteurs, 50 pour les utilisateurs mixtes, et 59 pour les fumeurs).

Ce communiqué révélait également que les vapoteurs avaient six fois moins de chances de développer un AVC que les fumeurs.

La page du communiqué de l'AHA en date du 18 novembre 2021

La page du communiqué de l'AHA en date du 18 novembre 2021

Quelques jours plus tard, l’AHA retirait le communiqué de son site internet et annonçait que la présentation de l’étude au colloque ne pourrait pas avoir lieu car les chercheurs n’avaient pas fini la présentation.

Malgré tout, cette nouvelle a rapidement fait le tour des médias avec des titres tel que « Cigarette électronique : des risques plus précoces d'AVC qu'avec la cigarette classique » (Pourquoi Docteur, un site pourtant spécialisé dans les questions de santé).

Des scientifiques biaisés et des médias qui ne vérifient pas leurs sources

Croyez-en un vieux Panda qui n’en est pas à son premier fact-cheking : si l’on devait dresser un temple à la gloire des fake news sur la vape, celle-ci aurait un autel dédié !

Car, ce qui pose souvent problème avec la cigarette électronique, ce n’est pas tant l’inexactitude des résultats sur lesquels ces « informations » sont basées : des études erronées sont publiées tous les jours, la science progresse en se trompant et en corrigeant ses erreurs au fur et à mesure.

Dans le cas de la cigarette électronique, cela est particulièrement fréquent car ceux qui mènent les études ont souvent des intérêts financiers à trouver des résultats qui la discréditent. Ce ne sont que des suppositions, mais il est notable de remarquer que l’AHA est en partie financée par les donations des Américains, qui sont particulièrement sensibles au sujet du vapotage !

Ici, le vrai problème, c’est que les médias se sont emparés de ce communiqué sans même chercher à en vérifier le sérieux et, surtout, en faisant passer pour un fait avéré ce qui n’en est pas un. En effet, avant d’être reconnues, les études doivent impérativement passer par ce qui s’appelle « la revue par les pairs », sans quoi elles ne peuvent être admises dans le corpus de la littérature scientifique.

En d’autres termes, pour qu’une étude soit considérée comme sérieuse, elle doit auparavant être soumise à l’analyse critique de la communauté scientifique pour que celle-ci puisse y déceler d’éventuelles failles méthodologiques, analytiques, etc.

Or, cela n’a jamais eu lieu, car cette étude n’a jamais été publiée ! Les médias ont donc fait passer pour une information certaine ce qui n’était qu’une déclaration sans aucune preuve à l’appui.

Pourtant, sans être scientifique ou médecin, l’intitulé suffit à deviner que cette étude est loin d’être basée sur une analyse objective des données !

En effet, comme le souligne le Dr Jamie Hartmann-Boyce, chercheur en médecine à l'université d'Oxford, professeur de médecine comportementale à l’Université d’Oxford, « Ce communiqué de presse pourrait également et précisément être intitulé '’les utilisateurs de vape sont six fois moins susceptibles d’avoir un accident vasculaire cérébral que les fumeurs de cigarettes traditionnels’’. »

Pourtant, les chercheurs qui en sont à l’origine ont préféré se focaliser sur les risques de développer un AVC à un âge plus jeune. 

Autant pour l’analyse objective des données !

La communauté médicale remet en question la fiabilité de l’étude

Si cette étude a fait parler d’elle en France, elle a surtout fait beaucoup de bruit aux États-Unis, pays qui s’est lancé depuis quelques années dans une chasse aux sorcières contre la vape.

Heureusement, la communauté scientifique n’a pas manqué de réagir pour désamorcer cette bombe — ce qui n’empêche pas pour autant que la fake news continue à circuler.

Si tous les experts qui se sont exprimés à ce sujet déplorent être limités car ils n’ont eu accès qu’au communiqué de presse, ils n’en restent pas moins extrêmement sceptiques quant à ces déclarations.

Pr Peter Hajek (directeur de l’unité de recherche sur la dépendance au tabac à l’Université Queen Mary de Londres) la compare par exemple à une étude qui affirmait que la vape pourrait provoquer des infarctus du myocarde, mais qui n’avait pas pris en compte que les personnes étaient passées à la vape après un infarctus, et s’étaient donc mises à la vape pour réduire les risques.

Déclaration du Pr Peter Hajek pour le site Science

Déclaration du Pr Peter Hajek pour le site Science

Le Pr Paul Aveyard a quant à lui déclaré : « Il n’y a pas d’hypothèse biologiquement plausible qui pourrait expliquer comment le vapotage pourrait augmenter le risque d’accident vasculaire cérébral à un jeune âge, mais le diminuer dans les groupes plus âgés. »

Il avance ainsi que, si ces résultats se confirmaient, ils pourraient s’expliquer par ce que l’on nomme « modification de l’effet », c’est-à-dire que les vapoteurs qui ont un AVC plus jeune font quelque chose en plus de vapoter qui fait augmenter ce risque.

Et le Pr Paul Aveyrard de conclure qu’« une personne qui doit choisir entre fumer et vapoter serait mieux avisée de passer au vapotage, ce qui est probablement vrai quel que soit l’âge de cette personne ».

Déclaration du Pr Paul Aveyrard pour le site Science Media Center

Déclaration du Pr Paul Aveyrard pour le site Science Media Center

Conclusion

L’étude qui affirmait que les vapoteurs seraient susceptibles de faire des AVC plus jeunes n’a jamais été publiée, et le communiqué qui annonçait la présentation de ces résultats a été retiré. Malgré tout, les médias se sont emparés de la nouvelle et l’ont répandue sans se soucier de sa véracité.

Il s’agissait donc bien d’une fake news — ou plutôt, d'une « no news » ! Malgré tout, le monde médical s’est empressé de réagir pour tenter d’expliquer en quoi les analyses de cette étude étaient erronées.

J’espère que ce petit fact-checking vous aura permis d’y voir un peu plus clair et, peut-être, vous aidera à débusquer les prochaines fake news sur la vape que vous croiserez.

Mais j’entends déjà la sonnerie qui retentit, je vous dis donc au revoir, et à bientôt pour un nouveau fact-checking !

C. Camille : Défiant tous les pronostics, cette fan inconditionnelle de pandas qui a toujours eu la tête dans les nuages a fini par trouver sa voie en devenant rédactrice pour A&L.
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