Dans la tête d'un fumeur VS d'un vapoteur : comment se comporte la nicotine ?

Santé 552

Dans la tête d'un fumeur VS d'un vapoteur : comment se comporte la nicotine ?

Fumer ou vaper, ce n’est pas la même chose. Ça, vous le savez. Mais pourquoi ? Panda vous plonge au cœur du mécanisme d’absorption de la nicotine pour mieux le comprendre, définir vos besoins, mais surtout, en finir définitivement avec le tabac !

Dans un précédent article, je revenais sur cette série de questions qui taraude nombre de vapoteurs : « Pourquoi ai-je l’impression de vapoter bien plus que je ne fumais ? », « Est-ce normal ? » et « Y a-t-il des solutions pour réguler ma consommation ? ».

Car, non, l’absorption de la nicotine ne se fait pas de la même manière sur une cigarette classique que sur une cigarette électronique. Et, oui, il peut être normal de ressentir un besoin plus « fréquent » sur une cigarette électronique, comparé à une cigarette traditionnelle.

Aujourd’hui, je vous propose d’approfondir cette fameuse question du besoin en nicotine, en plongeant au cœur de son mécanisme d’absorption. En comprenant comment cette substance agissait sur votre cerveau lorsque vous étiez encore fumeur, vous cernerez sans doute mieux ce qui se joue maintenant, dans votre sevrage tabagique.

Dans la tête d’un fumeur

En tant que fumeur, nous faisons forcément les frais de la nicotine, cette molécule addictive, en grande partie responsable de notre dépendance tabagique.

On connait tous très bien cette douloureuse sensation de manque, cette envie puissante de sortir son paquet et de prendre enfin une bouffée, juste une seule... Tout notre corps semble focalisé sur ce seul objectif. Il doit répondre à cet appel, qui semble de plus en plus impossible à éviter, de sortir « s’en griller une ». Après tout, il en a besoin pour se détendre, se motiver, se déstresser !

Car dans notre cerveau de fumeur, le bouton est enclenché : il nous réclame sa dose de nicotine, et gare à nous si nous tentons de lui résister ! De toute façon, il a déjà préparé tous les arguments nécessaires pour nous faire craquer.

Mais, pourquoi diable n’arrivons-nous pas à lui résister ?

Pendant ce temps, dans la tête d'un fumeur...

Pendant ce temps, dans la tête d'un fumeur...

Quand notre cerveau récompense nos mauvaises actions

S’il est très difficile de dire non à une cigarette, c’est justement parce que nous sommes récompensés quand nous l’acceptons.

Une fois inhalée, la nicotine atteint le cerveau et vient se fixer sur certains récepteurs. Elle stimule alors le système de récompense, libérant plusieurs hormones de « plaisir », comme la dopamine ou l’endorphine par exemple.

Notre cerveau adore ça et en redemande. Et, si le plaisir comme le manque nous arrivent de façon aussi brutale, c’est parce que la nicotine est très vite absorbée par notre corps. Il lui faut moins de 20 secondes pour atteindre notre cerveau. Chaque bouffée prise nous fait l’effet d’un véritable « shoot ».

Voyez la cigarette classique comme un tour de Grand 8, mais en beaucoup moins marrant. Avec elle, c’est les montagnes russes, tout est dans l’extrême. On alterne entre périodes de manque et pics de satisfaction intense.

D’ailleurs, ce n’est pas qu’une image ! En observant la concentration sanguine en nicotine d’un fumeur – la fameuse nicotinémie ou cotinémie – on remarque bien ces violentes courbes.

Courbe de nicotinémie de tabac, après usage d’une cigarette classique

Courbe de nicotinémie de tabac, après usage d’une cigarette classique

Mais alors, si notre cerveau adore et redemande sans cesse de la nicotine, pourquoi les fumeurs ne se mettent-ils pas à fumer de plus en plus, me demanderez-vous ?

D’abord, comme le rappellent de nombreux tabacologues, ce n’est pas parce que vous fumez peu par jour que vous n’êtes pas dépendant. Que vous fumiez 5 ou 20 cigarettes par jour, la dépendance est bien là, elle n’est juste pas la même.

Et, parce que nous sommes tous différents, notre addiction est également unique. Lorsque l’addiction est bien installée, chaque fumeur va avoir son propre taux d’addiction, cette dose de nicotine réclamée journalièrement par son cerveau.

Comme une autorégulation de l’addiction : le phénomène d’« autotitration »

Pour mesurer notre niveau de dépendance à la cigarette classique, il n’y a pas que le nombre de mégots qui compte.

C’est notamment ce que nous apprend l’« autotitration », ce phénomène qui consiste à modifier sa façon de fumer pour obtenir toujours la même concentration de nicotine dans le sang. On le fait sans même s’en rendre compte, afin de garder cette fameuse nicotinémie à un taux stable, qui nous est propre.

Ainsi, selon comment nous fumons, nous allons changer la dose de nicotine que notre cerveau va recevoir. D’après Tabac Info Service, un fumeur absorbe l’équivalent d’1mg de nicotine sur une cigarette classique. En aspirant plus fort, ce dosage peut monter jusqu’à 2 ou 3mg de nicotine.

Autrement dit, même en réduisant sa consommation de cigarettes, on peut avoir tendance à aspirer plus fort, donc à « tirer plus » sur sa cigarette.

Arrêter de fumer ne met pas un terme à la dépendance : les substituts et la e-cigarette sont la clé !

Malheureusement pour nous autres, anciens fumeurs, démarrer un sevrage tabagique pour faire table rase du passé ne signifie pas que tout est terminé. Notre cerveau est loin de vouloir tirer un trait sur cette substance qui lui apporte tant de plaisir. Il va donc continuer à nous réclamer de la nicotine.

D’ailleurs, la fumée inhalée ne nous délivre pas que de la nicotine. Et c’est surtout cela qui pose problème ! Comme je vous le disais également dans mon article spécial Mois Sans Tabac, la nicotine n’est pas votre ennemie. Au contraire, elle s’avère plutôt être une alliée de taille dans votre tentative d’arrêt du tabac !

Les substituts, comme la cigarette électronique, sont alors là pour nous aider à descendre progressivement, en habituant notre cerveau à une dose de plus en plus faible pour, à terme, le déshabituer complètement.

Le gros point positif en prime ? Avec n’importe quel substitut nicotinique, comme avec la e-cigarette, on évacue surtout le principal problème : la combustion.

Mais, puisqu’on inhale également – de la vapeur ici, et non de la fumée – est-ce que cela change ce fameux processus d’absorption de la nicotine ?

Dans la tête d’un vapoteur

Depuis que vous êtes passé à la vape, vous avez remarqué (et/ou on vous a fait remarquer) que vous vous empariez souvent de votre cigarette électronique. Vous avez tendance à enchainer les bouffées pendant de longues minutes, voire plusieurs heures de suite ! Encore peu habitué à la e-cigarette, vous vous dites que ce n’est peut-être pas normal. Vous ne tiriez pas autant sur votre cigarette classique !

La cigarette électronique vous rend-elle plus accroc à la nicotine ? Ses saveurs plus alléchantes vous incitent-elles à vapoter plus ? Il n’en est rien, rassurez-vous ! Ce qu’il se passe, c’est que la nicotine met plus de temps à contenter votre cerveau.

Pendant ce temps, dans la tête d'un vapoteur...

Pendant ce temps, dans la tête d'un vapoteur...

Sur une cigarette électronique, l’absorption de nicotine va être beaucoup moins rapide, mais bien plus linéaire. Elle s’étend sur la durée, afin de combler efficacement ce sentiment de « manque ».

Contrairement au tabac, le vapotage n’induit pas ces fameux « shoots nicotiniques ». Parce que son absorption est beaucoup moins violente, elle n’implique plus ces désagréables effets de vertige ou de palpitation. Autrement dit, avec votre cigarette électronique, le tour de Grand 8, c’est terminé !

Voilà pourquoi le vapotage– comme les substituts – permet de réduire progressivement sa dépendance à la nicotine.

Vapoter plus que vous ne fumiez peut donc être expliqué simplement par la différence existante entre l’absorption de nicotine sur une cigarette classique et sur une cigarette électronique.

Courbe de nicotinémie après usage d’une cigarette électronique

Courbe de nicotinémie après usage d’une cigarette électronique

Mais cela peut aussi être un indicateur de mauvais dosage nicotinique. Dans votre quête de sevrage tabagique, vous devez prendre le temps de définir le bon taux, celui dont votre cerveau a besoin.

Avec le matériel comme le taux de nicotine adéquats vous maximiserez vos chances, réduisant ainsi les risques de retomber dans votre ancienne addiction. Car, si votre cerveau manque de nicotine, il vous enverra de puissants signaux de souffrance qui pourraient vous inciter à partir racheter un paquet (irritabilité, sautes d’humeur, anxiété, agitation, difficultés de concentration, insomnies, fringales…).

De même, n’oubliez pas que votre corps a besoin de « sa dose de nicotine ». Réduire trop rapidement son taux ou encore passer trop vite d’un tirage indirect à direct, tout cela peut vous amener à consommer plus de e-liquide pour compenser, à enchaîner bouffée sur bouffée…

Nos conseils pour vous aider à calculer votre taux nicotinique

Bien qu’il n’existe aucune formule miracle qui vous donnerait immédiatement un taux nicotinique correspondant exactement à vos besoins, plusieurs experts ont réussi à proposer des calculs simples, reposant sur des études poussées, pour vous aiguiller dans la définition du taux de nicotine à adopter.

Mais surtout, on ne vous le répètera jamais assez : prenez appui sur des professionnels de la santé et de la vape. Nos magasins, comme nos guides ou articles de blog en sont remplis !

Et bien entendu, écoutez-vous (sauf s’il s’agit de courir vers le bureau de tabac le plus proche !), mais restez patient : le sevrage tabagique demande du temps. Rien ne sert de brûler des étapes en voulant absolument se sevrer vite, surtout lorsque l’on a fumé durant des années…

Quel dépendant êtes-vous ?

Avant toute chose, il peut être intéressant pour vous de définir votre niveau de dépendance. Différents tests peuvent s’avérer pertinents, comme le fameux test Fagerström reposant sur le « Time To First Cigarette » ou TTFC qui vous aide à mesurer la dépendance en calculant notamment au bout de combien de temps vous consommez votre première cigarette après le réveil.

Le test de HONC (pour Hooked On Nicotine Checklist) est également un bon outil pour situer votre seuil de dépendance.

La méthode de Jean-François Etter (plutôt destinée aux anciens fumeurs de blondes)

Professeur de santé publique à l’Université de Genève, en Suisse, Jean-François Etter a travaillé plus de 25 ans sur les questions liées au tabagisme.

Ce chercheur indépendant est notamment à l’origine du site stop-tabac.ch et propose un intéressant questionnaire pour vous aider à estimer le taux nicotinique le plus adapté à vos besoins. 5 questions seulement, issues de recherches scientifiques poussées, publiées dans le « Journal Of Epidemiology & Community Health (2001, 55(9) :674-680) » qui pourront vous aiguiller sur le bon taux nicotinique à adopter.

La formule de Tabac Info Service (pour les anciens amateurs de roulées)

Tabac Info Service propose également une simple formule qui vous aidera à définir le nombre de cigarettes fumées par jour à partir de votre paquet de roulées : (poids du paquet / nombre de jours qu’il vous a fallu pour le fumer) x 2.5.

À partir de là, déterminez l’intensité de votre inspiration sur la cigarette (de 1 à 3mg de nicotine par cigarette) et multipliez encore au besoin.

Par exemple, un paquet de 30g vous dure 4 jours : (30 / 4) x 2.5 = 18.75. Vous fumez environ 19 cigarettes par jour et aspirez « normalement » sur chaque cigarette (1mg par cigarette). Vous avez donc besoin d’un taux de nicotine d’environ 19mg. Un e-liquide pour cigarette électronique en 18mg/ml de nicotine peut donc vous permettre de démarrer dans les meilleures conditions !

En conclusion

Sevrage tabagique et nicotine vont forcément de pair. C’est cette substance qui vous a rendu dépendant au tabac, il est donc normal que vous en ayez toujours besoin.

Parce que la nicotine se comporte différemment dans le cerveau de chacun, mais surtout entre un fumeur et un vapoteur, cette fameuse impression de vapoter plus que vous ne fumiez peut facilement être expliquée. Pour combler efficacement le « manque » et contraindre votre cerveau à abandonner progressivement sa substance préférée, vous avez régulièrement besoin de vapoter.

Pour déterminer votre taux « idéal », il existe de nombreux outils. Entre les différents sites d’arrêt du tabac, les nombreux articles d’experts et les conseils avisés de nos conseillers, vous pourrez facilement trouver le dosage qui répondra aux caprices de votre cerveau encore addict.

La chose à ne surtout pas faire ? Descendre trop rapidement son taux ou changer radicalement de type de vape (de MTL à DL par exemple) alors que vous n’êtes qu’aux débuts de votre sevrage tabagique !

La chose qui peut être conseillée si vous avez du mal avec des taux nicotiniques trop élevés ? Les sels de nicotine, plus doux en gorge, mais pas moins efficaces pour transporter la nicotine !

B. Marine : Mordue de vape et d'écriture, cette grande fan d'Api est ravie de prêter sa plume au blog d'A&L.
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