Atomiseur reconstructible : le guide complet pour se lancer

Vous voulez vous mettre au reconstructible, mais vous avez des sueurs froides à la vue du jargon fourni qu’utilisent les pros et de la pléthore de spécificités techniques qu’il faut connaître ? Pas de panique, votre panda favori est là pour vous venir en aide !

D’ailleurs, êtes-vous bien sûr de savoir ce qu’est un atomiseur reconstructible ? Dans le doute, je préfère vous rafraichir la mémoire. Par opposition avec les clearomiseurs dont les résistances sont préfabriquées, les atomiseurs sont dits « reconstructibles » car ils donnent la possibilité à l’utilisateur de fabriquer lui-même ses résistances à partir d’un fil résistif et de coton.

Cela présente de nombreux avantages pour les personnes qui pratiquent la vape depuis quelque temps : en plus de durer plus longtemps, les matières premières qui permettent de faire les coils sont moins onéreuses, les atomiseurs permettent donc de faire des économies. Mais surtout, une fois ce procédé maîtrisé, il offre l’opportunité d’adapter entièrement son matériel à sa façon de vaper.

Et on ne va pas se mentir, si vous êtes un tant soit peu manuel, faire son reconstructible est non seulement très distrayant, mais c’est aussi une véritable satisfaction !

Dans cet article, ne vous attendez pas à un tutoriel sur la façon de procéder pour faire une résistance sur atomiseur : avant de courir, il faut déjà savoir marcher, et si vous ne maîtrisez par les notions de base qui entourent le reconstructible, vous vous acharnerez à essayer sans comprendre pourquoi vous échouez.

Aujourd’hui, je vais donc non seulement vous introduire aux questions qu’il vous faudra vous poser lorsque vous débuterez votre première résistance, mais aussi vous guider pour vous équiper comme il se doit pour faire vos premiers pas tout en douceur. Il serait dommage d’acheter du matériel au hasard et de ne l’utiliser qu’une fois parce que vous n’êtes pas parvenu à obtenir le résultat que vous désiriez ! 

Alors, asseyez-vous confortablement : même si cet article n’est qu’une introduction au monde du reconstructible, il y a tout de même beaucoup à en dire !

Anatomie d’un atomiseur

Les atomiseurs reconstructibles ont la particularité d’être entièrement démontables. C'est ce qui les rends plus hygiéniques puisqu'il est ainsi très facile de les nettoyer, c’est aussi ce qui permet d’y installer des coils.

Comme les clearomiseurs, ils sont équipés d’airflows, d’une chambre d’atomisation, etc., mais ils ont en plus un plateau avec des pôles sur lesquels ont vient installer les résistances.

Le plateau d'un atomiseur

Il en existe deux grandes catégories :

• Les atos avec réservoir, aussi appelés RTA (Rebuildable Tank Atomizer).
• Les drippers, ou RDA (Rebuildable Dripper Atomizer) qui n’ont pas de réservoir et qui sont faits pour la dégustation. Avec ces modèles, vous ne pouvez pas prendre plus que quelques bouffées. Un grand nombre de modèles proposent l’option bottom feeder, c’est-à-dire que leur pin de connexion est creux qui permet de faire remonter le liquide grâce à une bouteille-pompe située dans la box.

Entre-deux, il existe tout un tas de modèles que l’on pourrait qualifier d’hybrides, comme les RDTA, des drippers avec tank, mais nous ne nous en préoccuperons pas aujourd’hui pour plus de simplicité.

Choisir son atomiseur

Faire sa résistance sur atomiseur n’est pas très compliqué dans la théorie, mais cela demande un certain coup de main qui ne s’acquiert qu’avec la pratique. L’idéal pour bien commencer, c’est donc de choisir un modèle pratique, c’est pourquoi il vous faudra prendre plusieurs paramètres en compte avant de choisir votre nouvel accessoire : 

1. Le type de montage qu’il permet. Les plateaux d’atomiseurs sont en général conçus pour monter une ou deux résistances : vous trouverez ainsi les termes mono ou dual coil. Comme vous vous en doutez, lorsqu’on ne sait pas encore comment faire ses montages, il est plus facile d’en monter une seule ! Pour commencer, choisissez donc un plateau mono coil, ou éventuellement un plateau qui permet ces deux options.
2. La largeur du plateau. Lorsque l’on commence à faire ses montages, on manque forcément un peu de précision. Si en plus on manque de place pour travailler, cela devient vraiment compliqué ! En effet, votre résistance ne fonctionnera pas si le fil touche quoi que ce soit de métallique dans votre atomiseur. Choisissez donc un atomiseur avec un plateau sur lequel vous aurez de l’espace.

Vous pourriez aussi être tenté d’investir dans des clearomiseurs capables d’embarquer un plateau RBA. En effet, comme ces modèles permettent de passer du clearomiseur à l’atomiseur sans être obligé d’avoir deux équipements distincts, cela peut sembler plus économique ou plus pratique, pourtant je vous le déconseille. En effet, comme le plateau est rajouté, il y a souvent peu d’espace, et vous risquez de vous compliquer la vie plus qu’autre chose.

Enfin, comme pour votre clearomiseur, le choix de votre atomiseur dépendra du type d’expérience que vous recherchez, et donc de votre préférence pour l’inhalation directe ou inhalation indirecte. Cependant, il est à noter que les modèles d’atomiseurs les plus simples pour commencer sont souvent en inhalation directe.

Dans tous les cas, n’hésitez pas à consulter des reviews et des tests avant d’investir, car ils sont (en général) faits par des experts qui vous indiqueront si le matériel que vous convoitez est adapté à un débutant. Cela vous permettra aussi de jauger les points forts et les faiblesses de l’atomiseur avant de valider votre panier sans possibilité de retour en arrière. 

Les outils nécessaires

Hé oui ! L’atomiseur n’est pas le seul équipement dont vous allez avoir besoin. Fabriquer ses résistances soi-même, c’est un peu du bricolage, il va donc vous falloir quelques outils pour les réaliser, et surtout pour vous faciliter la vie. Mais rassurez-vous, ces outils sont en général peu onéreux !

• Un tournevis, nécessaire pour serrer les vis situées sur les pôles. Le fabricant de l’atomiseur en fournit souvent un, mais il n’est pas toujours très pratique. Les vis étant particulièrement petites, votre tournevis de bricolage habituel ne fera certainement pas l’affaire non plus !
• Des ciseaux pour découper les bandes de coton : vous pouvez bien sûr utiliser la paire de ciseaux que vous avez chez vous, mais le coton est une matière filandreuse qui ne se découpe pas toujours nettement avec des ciseaux classiques, vil peut donc être intéressant d’investir dans des ciseaux plus adaptés. Mais cela n’est pas prioritaire !
• Une pince coupante pour le fil résistif : là, il est certain que vos ciseaux de cuisine ne feront pas l’affaire ! La pince coupante permet de couper le fil de façon nette et sans l’endommager.
• Une pince en céramique pour resserrer les spires de la résistance. Le fil résistif étant un matériau conductif, exit les pinces en métal !
• Une tige microcoil ou un coil jig. Ces tiges spécialement conçues pour la vape vous permettent d’enrouler votre fil au diamètre qui convient, mais aussi de la positionner une fois installée.

Un kit d'outils parfait pour débuter

Pour vous faciliter la vie, il existe de très bons kits de base qui vous permettront d’avoir sous la main tout ce qu’il vous faut pour débuter. Si vous êtes prêt à mettre un peu plus de budgets, vous pouvez aussi investir dans un kit plus complet qui contient par exemple un stand de montage qui mesurera la valeur d’ohm de votre résistance.

Les résistances

Vous avez enfin reçu votre beau matériel tout neuf, et vous êtes aussi content qu’un enfant le 25 décembre, mais pas si vite ! Il va encore falloir faire quelques choix.

Les résistances préfaites

Pour votre résistance, vous pouvez choisir des coils préfaits, c’est-à-dire des fils dont les spires ont déjà été formées. Lorsque vous achèterez votre atomiseur, vous en aurez d’ailleurs certainement quelques-unes livrées dans le kit. Cela peut être une bonne façon de commencer en douceur à maîtriser l’installation des résistances sur votre atomiseur, leur positionnement, et à apprivoiser les ohms.

Il existe même des coffrets qui regroupent des résistances préfaites avec différents types de fils et de tressages. Cela vous permettra de vous initier aux différentes possibilités d'expériences qui s’offrent à vous, et ainsi vous guider dans vos choix si vous décidez un jour de faire vos résistances vous-même. Cependant, même si ce type de résistance a une meilleure durée de vie que les préfabriquées, elles vous reviendront toujours plus cher que d’acheter des bobines de fil.

Les différents types de fils

Une bobine de fil résistif

Si vous voulez vous jeter directement dans le grand bain, vous devrez commencer par choisir quel type de fil utiliser. Il en existe plusieurs, mais nous ne verrons ici que les plus simples à manipuler :

1. Le Kanthal A1 (KA1). Cet alliage de fer, de chrome et d’aluminium est idéal pour débuter car il se travaille facilement. Il permet de faire des résistances assez hautes (environ de 0.6 ohm à 1 ohm), mais il chauffe plus difficilement.
2. Le Nichrome 80 (Ni80) qui est un alliage de nickel et de chrome. Très réactif à la chauffe, il permet aussi d’obtenir des résistances plus basses et donc de vaper à plus haute puissance, ce qui rend cependant la conception des résistances plus délicate. 

Quoi que vous choisissiez, prenez votre fil avec un diamètre important (0.40mm par exemple), il sera ainsi moins sujet à la casse.

Le tressage

Vous êtes surpris de voir ce terme ici ? Hé oui ! Les fils résistifs peuvent se tresser pour réaliser les résistances, que ce soit pour des raisons purement esthétiques ou pour des questions de performance et de rendu.

Cela demande cependant une certaine expérience et de bonnes bases, il serait donc pour l’instant préférable d’éviter de vous lancer dans ce genre de fantaisies. En revanche, vous pouvez aller jeter un coup d’œil aux tutos sur le Fused Clapton ou le twisted coil, deux tressages qui requièrent peu de matériel et une technique relativement basique, ou encore rechercher des tutoriels de montages directement faits sur le modèle d’atomiseur en votre possession. C’est une bonne manière de se familiariser avec le montage, les termes de la vape et les techniques du reconstructible.

Le coton

Dès que l’on parle de coton dans le monde de la vape, il y a un terme incontournable : la capillarité. Quésaco ? C’est tout simplement la capacité du coton à absorber le liquide et à le faire remonter le long des fibres jusqu’à la résistance qui va le chauffer.

Magie ? Non, simple principe scientifique que, par pur plaisir, je vous laisse découvrir grâce à l’incontournable Jamie de C’est pas Sorcier.

Il existe une grande diversité de cotons dont les propriétés varient en fonction de leur capillarité, de leur facilité à travailler, de la restitution de saveur qu’ils offrent, mais aussi de leur durée de vie. Pour trouver celui qui vous convient, le mieux reste encore d’en tester plusieurs.

Pour vous aider un peu à vous repérer dans la multitude d’offres que vous pourrez trouver, sachez que le plus couramment utilisé par les amateurs de reconstructibles est le Cotton Bacon.

Le Cotton Bacon, un classique de la vape

Une fois votre résistance faite, il vous faudra donc passer à l’étape du cotonnage. Elle peut être un peu délicate, car doser le coton correctement n’est pas toujours facile : si vous en mettez trop, les fibres seront tassées et la capillarité sera mauvaise. Faute de faire remonter assez de e-liquide vers la résistance, le coton brûlera, et c’est le dry-hit assuré (une aspiration très irritante pour la gorge avec un goût de brûlé). Pour savoir s’il s’agit de cela, réglez votre box à basse puissance : si votre coton continue à brûler, c’est que vous avez mis trop de coton.

Au contraire, si vous n’en mettez pas assez, le coton n’absorbera pas suffisamment le e-liquide présent dans la cuve de votre dripper ou dans le réservoir de votre RTA, et en plus d’avoir un mauvais rendement, le liquide s’échappera par les arrivées d’air de votre atomiseur.

Pour être sûr d’en avoir la bonne quantité, il faut que la mèche de coton passe facilement dans la résistance sans pour autant qu’il y ait assez de jeu pour qu’elle puisse glisser toute seule. Maîtriser cette épreuve délicate risque de prendre un certain temps, le mieux étant encore une fois de vous documenter et d’observer la façon dont les pros de la vape réalisent leurs cotonnages.

Le montage

Afin que vous puissiez commencer en douceur à faire vos résistances et votre cotonnage, j’ai fait un billet entièrement consacré à ce sujet qui vous permettra de comprendre étape par étape les subtilités de ce processus. Avant de commencer, voici tout de même quelques notions qui vous seront utiles.

Sachez tout d’abord que la valeur des résistances se mesure en ohms. Cette valeur varie en fonction du type de fil utilisé, de l’espacement des spires, du diamètre du coil, de son tressage, etc. Plus elle est basse, plus elle va chauffer et plus la puissance électrique que la box (mesurée en watts) délivrera sera élevée.

Cela vous parait extrêmement compliqué ? Pas de panique, de nombreux outils gratuits sont à votre disposition pour vous assister dans la réalisation de votre résistance. Ils vous permettront par exemple de calculer le diamètre de votre coil, sa valeur ou encore le nombre de spires.

Quel mod choisir ?

Les experts du reconstructible préféreront sans doute les mod méca, c’est-à-dire qui ne sont pas régulés par des sécurités électroniques, mais il faut pour cela une compréhension poussée de la loi d'ohm, du fonctionnement des accus ainsi qu'une maîtrise importante de la confection des résistances.

Je les déconseille donc fortement aux débutants, car elles peuvent être assez dangereuses si elles ne sont pas bien maîtrisées. Il vaudra ainsi mieux choisir un mod électronique, ce qui vous permettra en plus de mesurer la valeur de la résistance si celle-ci est équipée d’un mode de détection de valeur automatique.

Si vous choisissez un dripper en bottom feeder, il faudra vous équiper d’une box avec un squonk, c’est-à-dire une petite bouteille contenant le e-liquide qu’il vous faudra presser pour le faire remonter vers le dripper.

En résumé

Le reconstructible est un monde très vaste et très riche qui peut vous permettre d’explorer les possibilités offertes par la cigarette électronique plus en profondeur, mais surtout de vous faire plaisir en personnalisant entièrement votre vape. Pour bien débuter, il est très important de choisir un matériel facile d’utilisation qui ne vous dégoûtera pas de cette pratique car vous n’arrivez pas à la maîtriser. 

Connaître quelques notions de base sur les différents composants est aussi très important pour aborder la question sans se retrouver bloqué parce qu’on ne comprend pas ce qu’on est en train de faire, mais aussi pour éviter les petites erreurs basiques qui vous feraient échouer encore et encore.

Enfin, ne vous découragez pas tout de suite si vous rater vos premières résistances, personne n’y arrive au premier coup !