Inhalation directe vs. Inhalation indirecte

Aujourd’hui, nous allons assister à un combat exceptionnel entre deux championnes de la vape : d’un côté l’inhalation directe, et de l’autre l’inhalation indirecte. Ceux qui ont déjà une certaine expérience du vapotage les connaissent bien, et chacun de ces deux poids lourds a ses fervents supporters.

Pour les débutants en revanche, ce ne sont que des termes un peu barbares qui désignent en fait deux façons différentes d’inhaler la vapeur. Cela peut vous paraître totalement accessoire de les connaitre tant il y a de choses à savoir sur le vapotage et son matériel, pourtant vous allez vite vous rendre compte qu’ils sont au cœur de votre expérience.

En effet, l’enjeu de ce match n’est rien moins que votre réussite à arrêter de fumer !

C’est pourquoi moi, le panda de chez A&L, j’ai mis mon plus beau nœud papillon comme tous les arbitres dignes de ce nom, et je vais les départager pour vous !

Inhalation indirecte

À ma droite, l’inhalation indirecte. Comme toutes les légendes du sport, elle est désignée par plusieurs noms. Vous pourrez la croiser au détour d’une description d’atomiseur ou de clearomiseur sous le bel anglicisme de MTL. Cet acronyme signifie « Mouth To Lung », soit « de la bouche aux poumons » pour les fervents défenseurs du français.

Avec le MTL, tout est dans la stratégie, puisque l’inhalation se fait en deux temps. La vapeur est d’abord aspirée dans la bouche où elle est retenue quelques secondes, puis envoyée aux poumons.

Vous avez tout d’un coup une impression de déjà vu ? C’est bien normal, puisque c’est ainsi que l’on procède lorsque l’on fume des cigarettes. Comme celles-ci laissent passer très peu d’air, votre diaphragme n’a en effet pas la puissance nécessaire pour envoyer la fumée directement aux poumons.

C’est ce qu’on peut décrire par un tirage serré ou restrictif : lorsque vous tirez sur votre ecigarette, vous avez l’impression que l’air résiste à l’aspiration. Avec ce genre de tirage, il est même possible de ne pas envoyer la vapeur ou la fumée jusqu’aux poumons : c’est de cette façon que les fumeurs de pipes ou de cigares procèdent, ou encore la technique qu’utilisent les vapoteurs qui aiment faire des ronds de vapeur, appelés vape tricks.

C’est aussi ce que vous faisiez lorsque vous fumiez vos premières cigarettes (ne soyez pas gêné, tout le monde a commencé par crapoter) !

Inhalation directe

À ma gauche, l’inhalation directe, aussi connue sous le nom de DL, qui signifie « Direct to Lung ».

Avec elle, pas de compromis, on va droit au but : l’inhalation se fait en un seul temps. Comme les anglophones l’auront deviné, la vapeur inspirée est directement envoyée aux poumons.

Ce type d’inhalation est permise par les dispositifs qui laissent passer beaucoup d’air, comme certains modèles d’atomiseurs ou de clearomiseurs, mais aussi par la chicha. On parlera alors de flux aérien ou ouvert. Tous ces atouts font d’elle la grande favorite des amateurs de nuages de vapeur monstrueux !

Afin de fournir de telles performances, elle consomme beaucoup de e-liquide. En revanche, elle est fermement opposée au dopage ! Avec le DL, mieux vaut éviter les taux de nicotine trop élevés, sinon il vous mettra K.O à la première bouffée. 

Deux façons d’inhaler la vapeur pour deux expériences de vape opposées

La cloche a retenti, le combat peut commencer ! Dès le début du match, on voit que les supporters qui les soutiennent depuis les gradins sont nettement divisés en deux équipes.

D’un côté, l’inhalation directe séduit les vapoteurs qui ont arrêté de fumer depuis longtemps, et on les comprend ! Avec ses gros nuages de vapeur et les sensations chaudes qu’elle procure, il y a de quoi se faire plaisir. Pour elle, tout est question de watts : ces box surpuissantes et ses résistances en subhom (dont la valeur est inférieure à 1 ohm) ont en effet de quoi mettre des étoiles dans les yeux des plus gros vapoteurs.

Pourtant, on discerne rapidement sa plus grosse faiblesse : non, ce n’est pas son crochet du droit, mais les saveurs qu’elle offre. Bien sûr, il y a quand même de quoi faire de bonnes dégustations de e-liquides avec l’inhalation directe, mais face à l’incroyable richesse de goûts qu’offre l’inhalation indirecte, elle ne tient clairement pas la distance.

De l’autre côté, l’inhalation indirecte séduit donc non seulement les fins gourmets, mais elle conquière surtout les nouveaux vapoteurs. Avec elle, pas d’esbroufe, tout est question d’efficacité : elle leur délivre leur dose de nicotine tout en produisant peu de vapeur et beaucoup de saveurs. Bien moins vicieuse que sa consœur, elle protège les vapoteurs de tout risque de s’étouffer avec une grande quantité de vapeur.

Mais je vois déjà les amateurs de gros nuages huer ses performances : il est sûr que de son côté, le spectacle est beaucoup moins impressionnant !

Qui sera la grande gagnante pour les vapoteurs débutants ?

C’était un très beau combat, mais l’inhalation indirecte l’a emporté haut la main. Malgré les qualités de son adversaire, elle a un atout de poids : elle permet aux nouveaux vapoteurs de retrouver des sensations similaires à celles de la cigarette fumée.

Vous le savez certainement, la nicotine n’est pas la seule chose qui rend la cigarette si addictive : le fait de porter quelque chose à sa bouche ou de fumer en même temps que la pause café par exemple sont autant d’habitudes qui peuvent créer une sensation de manque lorsque l’on arrête de fumer.

Comme je vous l’ai dit, le DL dégage beaucoup plus de vapeur et est donc difficile à gérer pour les fumeurs qui vont par réflexe tirer sur leur ecig comme ils le faisaient sur leur cigarette. D’une part, ils risquent de s’étouffer, ce qui n’est pas vraiment ce que l’on attend de quelque chose qui est censé nous détendre.

D’autre part, le fait de s’étouffer leur fera recracher plus vite la vapeur, ce qui laissera moins de temps à la nicotine de pénétrer leur système. En rajoutant cela au fait que la vapeur ne délivre pas autant de nicotine que la fumée, ils risquent donc d’être rapidement en manque ! En arrêtant la cigarette, vous serez confronté à certains effets secondaires peu agréables, il faut donc tout faire pour les limiter et éviter qu’ils vous poussent à retourner vers le tabac.

Si vous désirez une vape strictement en MTL, il vous faudra donc choisir un clearomiseur (plus facile à utiliser pour les débutants qu'un atomiseur) avec des résistances plus élevées qui nécessiteront moins de watts, et donc des box moins puissantes. Et cela tombe bien, car les box puissantes sont souvent encombrantes, ce qui est loin de plaire aux débutants !

Malgré sa défaite, le DLI a également de grandes qualités, et rien ne vous empêchera d’y passer une fois votre transition achevée. Les amateurs d’inhalation directe devront donc s’équiper d’atomiseurs ou de clearomiseurs munis de grands airflows et de résistances qui peuvent supporter de plus grosses puissances (et donc d’une box adéquate).

En résumé

L’inhalation directe consiste à envoyer directement la vapeur dans les poumons, tandis que l’inhalation indirecte consiste à l’accumuler dans la bouche avant de la faire descendre vers les poumons.

Tandis que la première fait le bonheur des chasseurs de nuages, la seconde est vivement conseillée aux vapoteurs débutants qui la préféreront car elle offre des sensations plus proches de celle de la cigarette.

Si votre cœur balance entre les deux championnes, sachez qu’il existe aussi des modèles hybrides qui acceptent aussi bien des résistances élevées que des résistances basses. Vous pourrez donc passer de l’une à l’autre sans avoir à choisir !