Interdire les saveurs dans la vape ne fonctionne pas : ce qu’il faut retenir du cas des USA

L'Actu de la vape 945

Interdire les saveurs dans la vape ne fonctionne pas : ce qu’il faut retenir du cas des USA

Interdire les arômes, ça n’arrive que chez les autres ? Détrompez-vous, cela pourrait bien se produire en Europe incessamment sous peu. Pourtant, le cas des Etats-Unis montre qu’une telle interdiction aurait des conséquences catastrophiques pour la santé publique…

Vous avez trouvé que 2022 était une année difficile ? Vous n’êtes pas le seul : la vape a elle aussi eut la vie dure alors que de nombreux pays à travers le monde ont décidé d’interdire les arômes. Et c’est loin d’être fini, puisque l’Union européenne songe actuellement à interdire les e-liquides aromatisés !

Comme ses homologues étrangers, l’organisation clame qu’une telle décision permettrait d’empêcher les jeunes de devenir accros à la vape. Si l’UE a raison de vouloir prendre exemple sur ses homologues étrangers, ce n’est cependant pas en les imitant qu’elle devrait le faire, mais bien en tirant des leçons de leurs erreurs. 

Pour vous le prouver, nous allons jeter un coup d’œil du côté des USA qui se sont engagés depuis plus d’un an dans une croisade contre les arômes de la vape.  

Les USA, ou comment interdire les arômes sans passer de loi

Tout d’abord, il faut savoir qu’aux Etats-Unis les arômes ne sont pas à proprement parler interdits au niveau fédéral, bien que certains états et même certaines villes aient légiféré de façon indépendante sur la question. Pour autant, vous ne trouverez pas de saveur cookie ou fruits rouges sur les étals des vape shops !

En effet, nos cousins américains ont trouvé une astuce bien plus subtile qu’une loi potentiellement controversée pour empêcher leurs concitoyens de se procurer des e-liquides aux saveurs en tous genres : c’est la Food and Drug Administration (FDA), l’organisme qui délivre les autorisations de mise sur le marché des produits de consommation, qui a justement refusé de façon systématique la mise en vente des e-liquides aromatisés autres que tabac.

Aux États-Unis, seuls les arômes goût tabac sont autorisés

Aux États-Unis, seuls les arômes goût tabac sont autorisés

Depuis 2020, tous les fabricants de liquides pour cigarette électroniques ont en effet dû remplir un dossier particulièrement complexe pour démontrer que leur produit est « approprié pour la protection de la santé publique ».

Comprenez par-là que les e-liquides doivent être peu attractif pour les jeunes mais efficaces pour sevrer les adultes du tabac.

Vous trouvez la formulation particulièrement obscure ? Laissez-moi éclairer votre lanterne : pour la FDA, « attractif pour les jeunes » veut dire « saveurs sucrées ». 

Saveurs qui, bien sûr, ne manqueront pas aux adultes puisque, comme chacun sait, ils détestent les sucreries.

Prêt d’un quart des vapoteurs se sont tournés vers le tabac

Interdire ou empêcher les vapoteurs de se procurer des liquides aux saveurs « attractives » comme les anti-vapes aiment à les appeler, est-ce vraiment la solution pour empêcher les jeunes de vapoter ?

Absolument pas, et c’est même tout le contraire comme l’a montré le cas de San Francisco, ville qui a interdit les saveurs autres que tabac dès 2019 et qui a vu le tabagisme chez les mineurs multiplié par deux. Imaginez donc ce que cela va donner à l’échelle de tout un pays…

Sans surprise, on peut observer le même résultat chez les fumeurs adultes depuis que la FDA a décidé de jouer les shérifs avec la cigarette électronique. En effet, selon une enquête du centre de recherche médicale de l’université de Rochester (URMC), sur les 3 500 vapoteurs adultes interrogés, moins de 5% auraient arrêté la vape en réponse à cette nouvelle politique

Pour contourner l'interdiction, les vapoteurs se sont tournés vers le tabac ou d'autres formes de vape

Pour contourner l'interdiction, les vapoteurs se sont tournés vers le tabac ou d'autres formes de vape

En revanche, 14% se sont tournés vers tabac, et 5% vers le tabac chauffé (moins nocif que le tabac brûlé, mais toujours infiniment plus que la vape).

Quant aux autres, ils se sont contentés de passer à un autre type de vape (les e-cigs jetables étaient encore autorisées à l’époque où l’étude est parue) ou au menthol. Et, bien sûr, c’est sans compter ceux qui ont trouvé le moyen de se procurer leurs produits par des voies beaucoup moins officielles.

Plus une affaire de gros sous que de santé publique

A l’heure actuelle, si vous voulez vapoter aux USA, vous avez donc le choix entre arôme tabac ou du vrai tabac, que cela soit des bonnes vieilles blondes ou du tabac chauffé puisque la FDA continue à autoriser sa mise sur le marché.

Tant et si bien que l’on pourrait en venir à se demander si la FDA est si mal informée que cela sur les dangers de la vape, ou si l’objectif de ses décisions est tout autre que protéger la population.

C’est d’ailleurs ce qu’affirme Logic, un fabricant de pods à cartouches préremplies, qui a fini par porter plainte contre l’organisme gouvernemental après le refus répété de d’autoriser leurs saveurs menthol. Dans le dossier, il a accumulé des preuves montrant que le refus de la FDA était basé sur « une loi non promulguée à l’encontre des produits de la catégorie, et non une évaluation spécifique aux produits de Logic ».

En effet, si la FDA a tendance comme de nombreux gouvernements dans le monde à ne se référer qu’à des études particulièrement biaisées voire reconnues comme erronées, et à ignorer celles qui sont favorables à la vape, c’est parce que leur réticence envers ce produit n’est scientifique que d’apparence.

Preuve en est, puisque le Bureau des Sciences, le service qui conseille le président des USA en matière de science et technologies, avait initialement recommandé d’autoriser le menthol dans la vape.

Les arômes de la vape, et la vape en générale, ne sont-ils alors qu’une histoire de lobbies et de gros sous de plus ?

Sans aucun doute. Pour s’en convaincre il n’y a qu’à voir que les seuls produits aromatisés au tabac qui ont obtenu l’autorisation de mise sur le marché sont des marques détenues par Big Tobacco. 

Les lobbies, notamment du tabac, ne sont pas étrangers à la réticence de la FDA envers la vape

Les lobbies, notamment du tabac, ne sont pas étrangers à la réticence de la FDA envers la vape

Et c’est sans compter que l’année dernière, deux membres officiels de la FDA ont quitté l’organisation pour rejoindre le groupe… Philipp Moris.

C’est triste dans la mesure où des milliers de vies vont en pâtir, mais inévitable. Là où il y a de l’argent, il y a toujours des gens prêts à défendre leurs intérêts en dépit du bon sens et du bien commun.

Et c’est là que le bât blesse ! Car, à fortiori, il semblerait que de nombreux gouvernements se trompent sur ce qui est réellement l’ennemi du bien commun.

Prendre plaisir à arrêter de fumer, c’est mal

On aurait effectivement tendance à penser que l’ennemi du bien commun est le tabac, puisqu’il tue un utilisateur sur deux. Pourtant, à en juger par le fait que ce sont les arômes qui se voient refuser le droit de citée en Amérique et dans d’autres pays, et non la vape dans son ensemble, il semblerait que le problème soit plus moral que réellement sanitaire.

En effet, puisque sprays, patchs, gommes à mâcher et même tabac chauffés sont autorisés, ce n’est pas tant l’addiction à la nicotine ou même le principe de réduction des risques qui pose problème. Le vrai problème, c’est plutôt de prendre plaisir à sortir de son addiction.

Ou, pire encore, la possibilité d’être accro sans la perspective d’un destin tragique comme prix à payer pour sa déviance.

Quand il s’agit du principe « tu ne tueras point », il est indéniable que les gouvernements doivent s’en mêler. Mais, lorsqu’il s’agit de consommer un produit qui n’est ni dangereux pour nous, ni pour notre entourage, alors sortir de l’addiction est un problème qui ne regarde pas les gouvernements !

Conclusion

Interdire les arômes dans la vape ne permet pas d’empêcher les jeunes d’essayer la vape, pas plus qu’elle incite les vapoteurs à se sevrer de la vape.

Bien au contraire, l’exemple des Etats-Unis nous montre qu’elle pousse mineurs et majeurs à expérimenter le tabac ou à s’y remettre !

Dans la mesure où il n’a pas été démontré de nocivité des arômes de vape, il est donc important que les vapoteurs européens se mobilisent pour défendre leur droit à disposer d’un outil non seulement efficace, mais aussi agréable pour protéger leurs santés des ravages du tabac.

Alors, continuez à vous informer et à défendre votre droit à prendre plaisir à arrêter de fumer !

C. Camille : Défiant tous les pronostics, cette fan inconditionnelle de pandas qui a toujours eu la tête dans les nuages a fini par trouver sa voie en devenant rédactrice pour A&L.
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