Le discours pro-vape des Philippines qui a secoué la COP9
L'Actu de la vape 02/12/2021 , mis à jour le 02/12/2021 à 12:14 94

La réunion biennale de la Convention Cadre pour la Lutte Anti-Tabac s’est déroulée à huis clos début novembre – et sans les partisans de la réduction des risques. Mais c’était sans compter sur les Philippines et le discours d’ouverture un brin provocateur de leur représentant !
Ce mois de novembre 2021 a vu le déroulement de la neuvième réunion de la convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT). Tous les deux ans, elle réunit les pays qui en sont signataires (aussi appelés « parties ») pour faire progresser la lutte anti-tabac à l’échelle mondiale.
En raison du COVID-19, cette COP 9 (abréviation pour « conférence des parties », ici la neuvième donc) s’est déroulée en ligne et à huis clos. Le monde de la vape en est exclu, que ce soit en tant que participant ou simple observateur, car considéré comme un représentant de l’industrie du tabac.
Pourtant, cela ne l’a pas empêché de mettre un pied dans la porte !
Le discours d’ouverture très remarqué du délégué philippin
La CCLAT est depuis longtemps opposée à la vape, alors même que la réduction des risques est inscrite comme un de ses principes constitutifs. Malgré l’urgence - rappelons que, selon un récent rapport de l’OMS, il reste encore 1,3 million de fumeurs dans le monde-, elle a cependant décidé qu’elle ne statuerait sur le vapotage que durant la COP 10.
Pourtant, dès son discours d’ouverture, les Philippines n’ont pas manqué de mettre le sujet de la vape sur le tapis. Le Secrétaire d’État et chef de la délégation des Philippines, Teodore Locsin, a en effet joué les trublions en déclarant « Nous reconnaissons les différences fondamentales entre les différents produits du tabac et de la nicotine ».
Le discours d'ouverture remarqué de Téodore Locsin, délégué des Philippines, à la COP 9
C’est dans cet état d’esprit que son pays étudie actuellement un projet de loi visant à légaliser le vapotage avec interdiction de vente aux mineurs.
Il a ainsi poursuivi en précisant qu’il « n’y aura ni prohibition ni fiscalité extrême. Les interdictions ne feraient que pousser les opérateurs dans la clandestinité et la contrebande. Cela enrichirait davantage les pays qui ont fait du tabac un monopole d’État. Pourquoi permettrions-nous cela ? »
Face à une assemblée majoritairement composée d’états qui tirent un revenu substantiel des taxes sur le tabac, voire qui ont le monopole de ce business comme c’est le cas pour la Chine, ce tacle n’a pas manqué de faire sensation.
Puisque le Philippin ne semble pas avoir peur de mettre les pieds dans le plat, il a également souligné l’absence des défenseurs des produits à risques réduits : « Ces questions complexes exigent la participation active de toutes les parties et des consultations inclusives avec toutes les parties prenantes. Et nous voulons bien dire tout le monde. »
Le monde de la vape mobilisé pour défendre le droit à la réduction des risques
Bien que mis à l’écart, les défenseurs de la réduction des risques et du vapotage n’en ont pas moins saisi cette occasion pour faire entendre leur voix et dénoncer l’attentisme de la CCLAT.
Nancy Loucas, la chef de file de la CAPHRA (Coalition of Asia Tobacco Harm Reduction Advocates), a ainsi déclaré : « L’OMS s’est totalement trompé avec le COVID-19, et c’est sans surprise qu’ils se sont également trompé avec les produits nicotinés à risques réduits comme le vapotage. »
« L’incapacité de l’Organisation mondiale de la santé à déclarer un état d’urgence global en 2020 sera répété en 2021 quand l’OMS abandonnera probablement les efforts internationaux pour la réduction des risques du tabac et condamnera ainsi des millions de fumeurs à une mort prématurée. »
En réponse à cette exclusion, la CAPHRA a donc organisé une émission sur Youtube afin de décrypter les décisions de la COP, mais aussi ouvrir le débat sur la réduction des risques avec des experts en la matière.
De son côté, la World Vapers’ Alliance (WVA) a envoyé son bus parcourir les rues de Genève (siège de l’OMS) pour diffuser les témoignages de vapoteurs qui ont réussi à arrêter de fumer grâce à leur petite machine à vapeur.
En résumé
Bien que la CCLAT, et à travers elle l’OMS, s’obstine à bannir la vape de la lutte anti-tabac, il est encourageant de constater que de nombreux pays préfèrent se fier à la science et reconnaissent de plus en plus cet outil de réduction des risques.
Durant cette COP 9, ce sont les Philippines qui ont donné un coup de pied dans la fourmilière en accusant à mots à peine voilés la CCLAT de manque d’ouverture d’esprit et d’hypocrisie.
Rien n’est encore gagné pourtant, c’est pourquoi il faut continuer à défendre la vape. Et, pour y parvenir, chacun peut faire entendre sa voix en soutenant l’initiative de Je Suis Vapoteur !
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