Un nuage de trop : les vapoteurs dans le viseur des autorités thaïlandaises
L'Actu de la vape 30/04/2025 , mis à jour le 30/04/2025 à 09:10 4

Vapoter en Thaïlande ? Mieux vaut éviter. Le pays vient de franchir un nouveau cap dans sa lutte radicale contre la cigarette électronique.
Depuis mars 2025, les citoyens peuvent désormais signaler les utilisateurs et vendeurs de produits de vapotage via Tang Rath, une application mobile officielle du gouvernement. Une dénonciation encadrée... et surtout rémunérée.
Une appli pour "balancer" les vapoteurs ? Oui, vraiment
Initialement conçue pour faciliter l’accès aux services administratifs, Tang Rath s’enrichit désormais d’un bouton anti-vape. Chaque citoyen peut envoyer un signalement anonyme, preuve photo à l’appui, contre toute personne surprise en flagrant délit de vapeur.
Et pour motiver les plus zélés, l’État thaïlandais a prévu une récompense bien réelle : jusqu’à 60 % de l’amende infligée au contrevenant. Soit jusqu’à 3 000 bahts (environ 90 €) dans la poche du dénonciateur.
En Thaïlande, cela représente plusieurs jours de salaire. À ce prix-là, on comprend que la chasse aux nuages puisse devenir un nouveau sport national.
Vapoter ? Jusqu’à 5 ans de prison
La Thaïlande applique l’une des législations les plus strictes au monde en matière de vapotage. Interdit depuis 2014, l’usage de la cigarette électronique y est lourdement sanctionné. Une sévérité étonnante pour un geste considéré comme anodin dans bien d’autres pays.
Les peines prévues ont de quoi faire tousser :
- Jusqu’à 5 ans de prison pour un simple utilisateur
- Jusqu’à 10 ans pour un importateur ou vendeur et des amendes atteignant 500 000 bahts, soit près de 13 000 € !
Une bouffée peut vous coûter votre liberté. Littéralement.
L’objectif affiché : protéger la jeunesse
Officiellement, cette politique répressive vise à préserver les jeunes des dangers de la nicotine. Mais sur le terrain, c’est toute la population — y compris les touristes — qui est dans le collimateur.
Plusieurs voyageurs ont déjà été interpellés, fouillés, voire condamnés pour avoir simplement vapoté dans la rue. Et avec cette nouvelle appli, le danger peut venir de partout : du trottoir d’en face, de la table voisine… ou même de votre groupe WhatsApp.
Une politique qui interroge
Préserver la santé publique, d’accord. Mais transformer les citoyens en chasseurs de vapoteurs rémunérés ? La démarche a de quoi laisser perplexe. Quid de la vie privée ? Quid des abus ? Et surtout : est-ce vraiment le meilleur moyen de protéger la santé publique ?
Une mesure qui fait tousser
Dans un monde où de plus en plus de pays reconnaissent le vapotage comme outil de réduction des risques, la Thaïlande, elle, criminalise son usage au point d’en faire un délit à dénoncer via une application mobile.
À quand une fonctionnalité pour signaler les porteurs de patchs à la nicotine ? Une brigade spéciale des gommes à mâcher ?
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