Vape et réglementation : quand deux pays font des choix opposés
L'Actu de la vape 05/03/2025 , mis à jour le 05/03/2025 à 13:57 122

Une étude récente met en lumière deux approches radicalement opposées face au vapotage : celle de l’Australie et celle de la Nouvelle-Zélande. Alors que l’une impose des restrictions drastiques, l’autre préfère un encadrement plus souple et accessible.
Ces choix politiques ont des conséquences directes sur les taux de tabagisme et l’adoption de la vape comme alternative. En comparant ces deux modèles, il est possible de mieux comprendre l'impact réel des politiques publiques sur la réduction des risques liés au tabac.
Deux visions réglementaires opposées
L’Australie : une politique restrictive et contestée
L'Australie applique l'une des politiques de vapotage les plus strictes au monde. Depuis octobre 2021, les e-liquides nicotinés ne sont disponibles que sur ordonnance médicale, ce qui rend l’accès à la vape complexe et dissuasif pour de nombreux fumeurs souhaitant arrêter le tabac. Seules certaines pharmacies sont autorisées à distribuer ces produits, et leur commercialisation est soumise à une réglementation stricte.
Si cette politique a été présentée comme une mesure de précaution pour éviter une adoption massive du vapotage par les jeunes, elle a entraîné des conséquences inattendues. En premier lieu, le marché noir s’est développé de manière exponentielle, avec des produits de qualité douteuse circulant sans aucun contrôle sanitaire. Ensuite, les taux de tabagisme, qui étaient en baisse depuis plusieurs années, ont commencé à stagner, voire à remonter chez certaines tranches d’âge. En 2023, l’Australie comptait encore 8,3 % de fumeurs quotidiens, un chiffre en légère baisse mais bien plus lent que dans d’autres pays ayant adopté une approche plus permissive du vapotage.
Plutôt que de dissuader les fumeurs, ces restrictions semblent avoir compliqué leur accès à une alternative pourtant reconnue comme moins nocive que la cigarette. En rendant le vapotage plus difficile que l’achat de tabac classique, l’Australie a involontairement pénalisé ceux qui cherchent à arrêter de fumer.
La Nouvelle-Zélande : une approche pragmatique
De l’autre côté de la mer de Tasman, la Nouvelle-Zélande a adopté une stratégie diamétralement opposée. Le gouvernement a mis en place une politique de réduction des risques qui intègre pleinement le vapotage comme un outil efficace pour lutter contre le tabagisme. Ainsi, les produits de la vape sont disponibles dans les commerces spécialisés et en ligne, avec une réglementation claire concernant la qualité des produits et les arômes autorisés. La publicité pour ces dispositifs est encadrée, mais leur accessibilité permet aux fumeurs d’avoir une alternative crédible pour arrêter la cigarette.
Les résultats de cette politique sont sans appel. Entre 2016 et 2023, le taux de tabagisme en Nouvelle-Zélande a chuté de 14,5 % à 6,8 %. Dans le même temps, le pourcentage d’adultes vapotant quotidiennement est passé à 9,7 %, montrant une transition massive vers une alternative moins nocive. Contrairement à l’Australie, le marché noir y est limité, car les consommateurs peuvent acheter des produits conformes aux normes sanitaires sans difficulté. Cette approche pragmatique repose sur l’idée que réguler plutôt qu’interdire permet de mieux encadrer la consommation et de limiter les risques associés.
Quel impact sur les taux de tabagisme ?
Les données de l’étude sont parlantes : la Nouvelle-Zélande a vu son taux de fumeurs diminuer significativement depuis la mise en place de sa politique favorable au vapotage. En revanche, l’Australie peine à maintenir la tendance à la baisse qu’elle connaissait auparavant. Pire encore, le retour du tabagisme chez certains groupes d’âge laisse entendre que restreindre à l’excès l’accès à la vape pourrait avoir des effets contre-productifs.
L’étude met en avant le fait que les interdictions rigides ne font que pousser les consommateurs vers des circuits parallèles, où les produits ne sont ni contrôlés ni sûrs. À l'inverse, une régulation adaptée et un accès encadré favorisent un remplacement progressif du tabac par une alternative moins nocive.
Conclusion : une réflexion nécessaire sur la réglementation
L’opposition entre l’Australie et la Nouvelle-Zélande illustre parfaitement l’impact des choix politiques sur la santé publique. D’un côté, une interdiction stricte qui génère un marché noir et freine les fumeurs désirant arrêter la cigarette ; de l’autre, une approche pragmatique qui accompagne la transition et contribue à la réduction du tabagisme.
Ces résultats invitent à une réflexion sur la manière dont les politiques publiques doivent être élaborées. Plutôt que de criminaliser la vape, ne serait-il pas plus efficace d’assurer un encadrement rigoureux et de la présenter comme un véritable outil de réduction des risques ? Cette question est au cœur des débats actuels sur la régulation du vapotage dans le monde.
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