Le HCSP retire la e-cigarette des outils d’arrêt du tabac

L'Actu de la vape 351

Le HCSP retire la e-cigarette des outils d’arrêt du tabac

Alors qu’en 2016 le HCSP recommandait la vape comme moyen de sortie du tabac, un rapport publié début janvier revient sur cet avis.  

Depuis 2016, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) autorisait les professionnels de santé à informer leurs patients que la cigarette électronique était « une aide à l’arrêt du tabac et un mode de réduction des risques du tabac en usage exclusif ».

Dans un rapport daté du 4 janvier, elle revient sur ses pas en bannissant la cigarette électronique des outils de sevrage tabagique, tout en réaffirmant paradoxalement qu’elle peut être une aide pour les fumeurs, et ainsi bénéficier à leur santé.

Le HCSP fait marche arrière sur la vape

Dans son dernier rapport en date de 2016, le HCSP décrivait la vape comme « une aide pour arrêter ou réduire la consommation de tabac », sans pour autant se mouiller en affirmant qu’elle pouvait constituer une « porte d’entrée vers le tabagisme » et qu’elle induisait « un risque de renormalisation de la consommation du tabac ».

Quatre ans plus tard, on pourrait penser que les nombreuses études sur le sujet auraient fini par éradiquer ces idées reçues erronées. 

Il n'en est rien, bien au contraire, car dans un rapport paru le 4 janvier 2022, le HCSP recommande aux professionnels de santé de ne pas la proposer comme moyen de sevrage car « les connaissances fondées sur les preuves sont insuffisantes pour proposer les SEDEN (Système Électronique de Délivrance de la Nicotine) comme aides au sevrage tabagique dans la prise en charge des fumeurs par les professionnels de santé ».

À la place, elle incite à recommander des traitements médicamenteux « ayant prouvé leur efficacité », à savoir des patchs et des gommes à la nicotine.

Le HCSP ne recommande plus aux professionnels de santé d'orienter leurs patients vers la vape

Le HCSP ne recommande plus aux professionnels de santé d'orienter leurs patients vers la vape

Comme toujours, les « connaissances insuffisantes » et « les jeunes » servent de prétexte

Les raisons de ce revirement ? Ne cherchez rien de bien original, aucune nouvelle étude n’est venue révéler un méfait insoupçonné de la cigarette électronique, c’est encore et toujours la même chanson. Comme un joker sorti de sa manche, l’HCSP invoque des « connaissances insuffisantes » et la préservation de la jeunesse pour justifier ces recommandations.

Pour les formuler, elle s’est basée comme sa grande sœur l’OMS sur des rapports rétractés tout en mettant de côté une multitude d’études favorables à la vape, dont celles de l’Institut Pasteur.

    L’objectif de retarder l’initiation et l’usage des SEDEN chez les adolescents non consommateurs de tabac relève ainsi du principe de précaution.    

Avis relatif aux bénéfices-risques de la cigarette électronique — HCSP

Autant pour les preuves qui démontrent son efficacité et sa moindre toxicité par rapport au tabac, ou même le simple principe de réduction des risques qui voudrait que malgré les petites zones d’ombres qui subsistent sur la cigarette électronique, un outil qui a été prouvé 95% moins nocif que la cigarette soit tout de même recommandé.

Car oui, vous avez bien lu, cet objectif de préserver les jeunes n’est qu’un principe de précaution, ce qui veut dire qu’aucune preuve solide ne vient appuyer l’hypothèse que la cigarette électronique initierait les nouvelles générations au tabac. 

Ce qui ne fait en revanche aucun doute, c’est que les adultes qu’elle aide à se sevrer du tabac vont eux en pâtir.

Le mot d’ordre : ne pas se mouiller, et tant pis pour les fumeurs

Paradoxalement, l’HCSP ne nie pas l’efficacité de la cigarette électronique dans le sevrage tabagique. En effet, elle précise que les SEDEN peuvent être « utilisés en dehors d’une prise en charge dans le cadre du système de soin » et reconnait que « ces produits utilisés hors du système de santé puissent représenter une aide pour certains consommateurs et contribuer ainsi à améliorer leur santé ».

Que comprendre donc de ce rapport qui dit en substance que les médecins ne doivent pas conseiller la vape aux fumeurs mais qu’elle peut quand même les aider à arrêter de fumer ? Tout simplement qu’elle s’en lave les mains. Dans ce rapport, il faut en fait voir une frilosité à prendre position de la part d’un organisme pris entre le marteau et l’enclume.

Le HCSP renonce à une approche de réduction des risques malgré les 75 000 personnes qui meurent du tabac chaque année

Le HCSP renonce à une approche de réduction des risques malgré les 75 000 personnes qui meurent du tabac chaque année

D’une part, elle s’attire les faveurs d’une opinion publique mal informée par les sempiternelles fake news ainsi que celles des lobbys qui voudraient faire passer la vape pour une invention de Big Tobacco visant à rendre les jeunes accros à la nicotine. De l’autre, elle ne contredit pas non plus les professionnels de la santé et les pays comme la Nouvelle-Zélande et le Royaume-Uni qui constatent au quotidien son efficacité dans la lutte contre le tabagisme. 

Le résultat se traduit par un avis plus politique que foncièrement fondé sur une volonté de faire avancer la lutte antitabac.

Et tant pis pour les 75 000 fumeurs qui meurent du tabac en France chaque année.

Conclusion

Le rapport du Haut Conseil de Santé Publique du 4 janvier 2022 revient sur un précédent rapport de 2016 en recommandant aux médecins de ne pas conseiller la vape à leurs patients fumeurs. Malgré tout, elle précise que la vape peut être une aide pour permettre aux fumeurs de se sevrer du tabac ! 

Ce paradoxe, plus qu’une réelle absence de données prouvant l’innocuité de la vape, prouve la lâcheté de l’organisme dans sa politique de santé publique. 

C. Camille : Défiant tous les pronostics, cette fan inconditionnelle de pandas qui a toujours eu la tête dans les nuages a fini par trouver sa voie en devenant rédactrice pour A&L.
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