Rapport de l’OMS : ces recommandations qui mettent en danger fumeurs et vapoteurs

L'Actu de la vape 432

Rapport de l’OMS : ces recommandations qui mettent en danger fumeurs et vapoteurs

Interdiction des arômes, du vapotage dans les lieux publics ou encore augmentation des taxes, le moins que l’on puisse dire est que les projets de l’OMS sont loin d’être de bon augure pour la vape. 

Le 31 juillet 2023, l’OMS a publié son neuvième « Rapport sur l’épidémie mondiale de tabac » dans lequel elle mesure les progrès réalisés dans les différents pays du monde quant à la mise en place de la solution MPOWER. 

Qu’est-ce que MPOWER ? Il s’agit d’un ensemble de mesures concrètes visant à aider les pays à mettre en œuvre les objectifs de réduction du tabagisme définis par la Convention-cadre pour la Lutte Anti-Tabac (CCLAT). 

Pourtant, le tabagisme n’est pas le seul cheval de bataille l’OMS puisque, une fois n’est pas coutume, elle s’en prend avec véhémence au vapotage qu’elle voit comme une menace pour la santé publique mondiale. 

Selon l’OMS, le « vaping » n’a eu aucune incidence sur la baisse du tabagisme à l’échelle mondiale 

Le premier constat fait par l’OMS est que le tabagisme continue de diminuer à l’échelle mondiale puisqu’il est passé de 22,8% à 17% entre 2007 (mise en place de MPOWER) et 2021. 

Le rapport dont le titre entier est « Rapport de l’OMS sur la pandémie mondiale de tabac, 2023 : protéger les personnes de la fumée de tabac » se concentre tout particulièrement sur le tabagisme passif et ses méfaits. 

Le taux de tabagisme est en baisse constante dans le monde

Le taux de tabagisme est en baisse constante dans le monde 

Alors que le tabagisme passif tue encore 1,3 million de personnes par an, l’OMS se félicite de l’adoption de plus en plus généralisée des espaces sans tabac. De façon globale, 151 pays ont à présent adopté au moins une des mesures MPOWER, ce qui permet de couvrir 71% de la population mondiale. 

Cependant, le tabagisme n’est pas le seul à être dans le viseur de l’OMS car, si l’organisation attribue la baisse mondiale du tabagisme à l’adoption par les États des mesures MPOWER, elle renie toute influence du vapotage sur cette baisse.

Plus en encore, elle le décrit comme une « menace pour les environnements sans fumée ». 

L’OMS résiste encore et toujours à la science et au bon sens 

Pour justifier son hostilité envers la vape, l’OMS invoque l’effet passerelle, des financements par Big Tobacco, des saveurs attrayantes pour les jeunes, une nocivité « certaine », le vapotage passif… Autant d’idées reçues erronées que le monde de la vape s’évertue à démystifier depuis sa création. 

La liste des reproches de l'OMS est longue et couvre presque l’intégralité des fake news qui sont fréquemment répandues sur la vape comme le montre l’éloquent avant-propos du Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur Général de l’Organisation Mondiale de la Santé : 

   Les progrès que nous avons faits jusqu’à présent sont amoindris par la promotion agressive des cigarettes électroniques comme alternative plus saine faite par l’industrie du tabac. Les jeunes, y compris ceux qui n’ont jamais fumé auparavant, sont tout particulièrement visés. En effet, les e-cigarettes sont dangereuses aussi bien pour les gens qui les utilisent que pour ceux qui sont autour, spécialement quand elles sont utilisées à l’intérieur.    

Le fait que l’impressionnante diminution du tabagisme que l’on observe partout dans le monde coïncide avec l’apparition de la vape serait donc une pure coïncidence ? C’est du moins ce que persiste à affirmer l’OMS.  

L’OMS reste aveugles aux bienfaits que la vape pourrait avoir pour la santé publique

L’OMS reste aveugle aux bienfaits que la vape pourrait avoir pour la santé publique 

Avec un tel état d’esprit, les recommandations faites en préparation de la COP 10 qui aura lieu en novembre 2023 n’ont rien de surprenant : 

  • Interdire le vapotage dans les lieux publics intérieurs, les lieux de travail et les transports publics pour « protéger la santé publique » ;  
  • Imposer l’affichage d’avertissements sanitaires sur les emballages ; 
  • Interdire ou restreindre la publicité et la promotion de la vape ;  
  • Interdire les arômes pour diminuer l’attrait du vapotage auprès des jeunes ; 
  • Augmenter les taxes sur les produits du vapotage. 

La vape n’est pas une menace pour la santé publique — contrairement aux propos tenus par l’OMS 

Nul besoin d’être devin pour anticiper les conséquences de ces recommandations, les cas des États-Unis et de l’Australie qui ont déjà adopté des mesures similaires étant assez parlants : le vapotage n’a pas diminué, en revanche la contrebande a explosé

Or, prendre le risque de faire augmenter la contrebande d’un produit que de nombreux organismes de santé privés comme publics ont jugé peu dangereux pour la santé, c’est prendre le risque de le rendre réellement dangereux pour la santé des utilisateurs.  

C'est notamment ce qui s’est passé durant l’épidémie EVALI aux USA où de nombreux jeunes ont fini avec de graves lésions pulmonaires pour avoir vapoté des e-liquides de contrebande qui contenaient de la vitamine E, ingrédient parfaitement interdit dans les produits légaux. 

Faire de fausses accusations sur la vape met en danger aussi bien les fumeurs que les vapoteurs

Faire de fausses accusations sur la vape met en danger aussi bien les fumeurs que les vapoteurs 

Cependant, la contrebande est loin d’être le seul danger qui guetterait les utilisateurs de la vape et surtout les fumeurs si les diverses interdictions et restrictions de l’OMS étaient appliquées au pied de la lettre et sous la forme la plus coercitive possible, comme le souhaiterait l’organisme : 

  • Restreindre les zones où le vapotage est autorisé de façon inconsidérée reviendrait à renvoyer les vapoteurs dans les zones fumeurs, les exposant ainsi à ce même tabagisme passif contre lequel l’OMS entend lutter par les espaces sans tabac ; 
  • L’excès d’affichage d’avertissements sanitaires sur les emballages risque de faire se méprendre les utilisateurs sur les dangers de la vape, alors même que la plupart des produits présents dans les e-liquides sont également présents dans les produits d’alimentation et les médicaments sans avertissements ; 
  • Bien qu'il semble effectivement important de veiller à ce que la vape ne soit pas mise en avant auprès des jeunes, il semble tout aussi important de la promouvoir auprès des fumeurs — ce qu’une interdiction complète de la publicité pour la vape ne permettrait pas !  
  • Interdire les arômes impacterait plus les adultes que les jeunes puisque, si l’on en croit les chiffres du sondage réalisé en fin d’année dernière par Alliance contre le tabac, les jeunes sont 13% en France à avoir déjà expérimenté la puff (ce qui ne dit rien du nombre de vapoteurs quotidien chez les mineurs). Pour les adultes, c’est 31,8% de la population qui fume tous les jours. Or, de nombreuses études ont démontré que les arômes étaient essentiels dans la transition vers la vape ! 
  • Faire des économies est une motivation majeure pour arrêter de fumer, ce qui inclut le passage à la vape. Augmenter les taxes sur les produits du vapotage dissuaderait donc fortement les gens d'utiliser pour ce faire une des méthodes d’arrêt du tabac les plus efficaces à ce jour. 

Des recommandations plus politiques que sanitaires 

Plus les rapports sur l’épidémie mondiale de tabac de l’OMS s’accumulent, plus l’on en vient à se demander si l’organisation base ses recommandations sur des études scientifiques solides (rappelons que l’organisme a longtemps continué à citer une étude rétractée) et, auquel cas, si ce sont bien des professionnels de la santé qui en font la revue.  

Quelle que soit la réponse à cette question, elle n’a pas d’importance car les avis émis par l’OMS ne sont apparemment pas tant médicaux que politiques. En effet, il semblerait que Bloomberg Philanthropies ait une forte influence sur ces rapports

Bien entendu, l’OMS s’en dédit dans les remerciements (p. 24) en assurant que, bien que « la production de ce document a été soutenue par une subvention de Bloomberg Philanthropies », le contenu du document « ne doit pas être considéré comme reflétant la position de Bloomberg Philanthropies ». 

Pourtant, Bloomberg est non seulement le seul soutien financier mentionné dans ce rapport, il dispose aussi d’une page entière en avant-propos, juste après celle du directeur-général de l’OMS, pour exprimer sa position dans la lutte antitabac et sur la vape. 

Bloomberg, antivape notoire, semble avoir plus d'influence sur les rapports de l'OMS que cette dernière ne veut l'avouer

Bloomberg, antivape notoire, semble avoir plus d'influence sur les rapports de l'OMS que cette dernière ne veut l'avouer

Aucun mensonge donc dans ces remerciements : on ne peut effectivement pas appeler ça « refléter la position » de Bloomberg s'il a l’opportunité de l’exprimer par lui-même ! 

Malgré cela, les médias, que nous accusons fréquemment de profiter des fake news sur la vape pour attirer une audience mal informée, ne semblent pas tous prêts à prendre ce rapport pour argent comptant. 

Libération fait partie de ceux qui ont relayé la nouvelle, résumant et décryptant les 248 pages du rapport pour le grand public. Mais, au lieu d’abonder aveuglément dans le sens de l’OMS, ils se sont contentés d’exposer de façon neutre les propos de l’OMS. 

Plus encore, ils ont donné la parole à des professionnels de la santé et de la vape en prise avec la réalité de l’addiction sur le terrain tels que Jean-Pierre Couteron, psychologue clinicien spécialisé dans l’addiction, ou Sébastien Béziau, papa de Sovape. 

Conclusion  

Fin juillet, l’OMS a publié son « Rapport de l’OMS sur la pandémie mondiale de tabac, 2023 : protéger les personnes de la fumée de tabac ».  

Bien que l’organisme se félicite de la poursuite de la baisse du tabagisme dans le monde et de l’adoption par un nombre croissant de pays des mesures MPOWER, elle refuse de reconnaitre l'influence de la vape sur cette baisse. 

Plus encore, le rapport réitère l’hostilité de l’OMS envers cette petite machine à vapeur qu’elle voit comme une menace pour la santé publique et les espaces sans tabac. 

En préparation de la COP 10 de la CCLAT qui aura lieu en novembre 2023, elle recommande donc l’interdiction des arômes, l’augmentation des taxes sur la vape, l’interdiction de la publicité et l’interdiction du vapotage dans certains espaces publics. 

Sources

Rapport de l’OMS sur la pandémie mondiale de tabac, 2023 : protéger les personnes de la fumée de tabac 

C. Camille : Défiant tous les pronostics, cette fan inconditionnelle de pandas qui a toujours eu la tête dans les nuages a fini par trouver sa voie en devenant rédactrice pour A&L.
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