La communauté médicale indignée par le rapport de l'OMS sur la e-cigarette

Au début du mois d’août, A&L vous présentait le nouveau rapport de l’OMS intitulé « Épidémie mondiale de tabac 2021 ». Dans ce rapport, la cigarette électronique y est présentée comme un produit inventé par Big Tobacco pour compenser la baisse des ventes du tabac et rendre une nouvelle génération accro à la nicotine.

Une fois de plus, les conclusions de l’OMS ignorent toutes les études sérieuses qui démontrent l’efficacité du vapotage dans l’arrêt du tabac et oublient un principe qu’elle s’est elle-même fixé : le droit à la réduction des risques. Une prise de position scandaleuse qui, en plus d’être mensongère, met en danger la vie de milliards de fumeurs qui pourraient enfin parvenir à se défaire de ce poison.

Cependant, il peut être difficile de croire qu’une organisation aussi respectable que l’OMS puisse proférer des mensonges. Alors, pour vous en convaincre, nous avons rassemblé dans cet article quelques réactions et opinions de professionnels de la santé qui vous expliquent en quoi ces propos sont erronés.

« Le rapport de l’OMS est nocif »

Ces mots sont ceux de Gérard Dubois, membre de l’Académie nationale de médecine. Invité à s’exprimer sur RTL quelques jours après la parution du rapport, ce médecin soutien que la cigarette électronique est une aide précieuse pour permettre aux fumeurs de sortir de cette addiction, et surtout qu’elle n’est « ni nocive pour le fumeur ni collectivement pour la société".

Au court des huit minutes que dure l’interview, il dément tour à tour les différentes idées reçues qui persistent autour de cette pratique, tel que le fait que les produits du vapotage ne sont pas réglementés, que la e-cigarette est à l’origine d’une épidémie de vapotage chez les jeunes et il explique également pourquoi elle est accusée de causer des maladies cardiaques et de la dépression. 

Spoiler alert : c'est tout simplement parce que les vapoteurs sont d'anciens fumeurs.

La position de l’OMS est « incompréhensible et très néfaste »

Le rapport de l’OMS a fait l’objet d’un certain nombre d’articles dans la presse écrite, qui pour la plupart se contentent de résumer le propos sans en vérifier la véracité — qui se risquerait de toute façon à s’attirer la colère du grand public en remettant en cause la position de cette sacro-sainte institution ?

Comme la plupart de ses confrères, Ouest France ne fait pas exception dans l’article paru le mardi 27 juillet, mais le quotidien a en revanche eu l’honnêteté intellectuelle de faire paraitre la réponse d’une de ses lectrices — et pas n’importe laquelle. Il s’avère en effet que Catherine Dubos Arvis est oncopneumologue et tabacologue au Centre de Lutte Contre le Cancer de Caen, et elle non plus ne parvient pas à comprendre l’OMS.

« Il est désolant quand un patient revient nous voir en ayant repris le tabagisme car il aurait entendu que "l’on n’avait pas assez de recul avec la vape !" »

La spécialiste s’indigne de cette position qui « ne s’appuie pas sur des faits scientifiques valables ». Elle appelle ainsi à ce que les professionnels de la santé s’emparent de cet outil pour donner un élan neuf à la lutte contre le tabagisme qui piétine en France.

« L’OMS ne sait toujours pas faire la différence entre addiction au tabac et addiction à la nicotine »

Lorsque le rapport est paru, les professionnels de la santé ont réagi au quart de tour pour clamer leur désaccord : le jour même, le SMC (Science Media Center) publiait la réaction de différents spécialistes de la santé.

Pour le professeur Peter Hajek, directeur de l’unité de recherche sur la dépendance tabagique à l’université Queen Mary de Londres, les pathologies telles que le cancer du poumon ou les pathologies cardiaques liées au tabac sont amenées à disparaitre car les alternatives à risques réduits le rendront peu à peu obsolète. Pour lui, la position de l’OMS est donc paradoxale, puisqu’elle risque d’empêcher cette transition de s’effectuer !

Le docteur Jamie Hartmann-Boyce, chargé de recherche principal en Comportements liés à la santé à l’université d’Oxford, s’inquiète quant à lui que les propos de l’OMS ne génèrent une vague de peur chez les anciens fumeurs, les poussant ainsi à se remettre à fumer. 

« Les derniers rapports de l’OMS ne devraient pas décourager les fumeurs de passer à un produit alternatif — un dont les preuves démontrent qu’il est moins nocif pour eux et pour les personnes qui les entourent. »

Il rappelle malgré tout que la nicotine est addictive (raison pour laquelle les non-fumeurs ne devraient pas se mettre à vapoter), mais qu’elle n’est pas responsable des pathologies liées au tabac !

Enfin, le professeur John Britton, professeur émérite en épidémiologie à l’université de Nottingham, constate avec tristesse que l’OMS est toujours incapable de faire la différence entre « l’addiction au tabac fumé, qui tue des millions de personnes chaque année, et l’addiction à la nicotine, qui ne tue personne. »

Pour ce professeur, la position de l’OMS est hypocrite : alors qu’elle continue de recommander les substituts nicotiniques, elle refuse de recommander la cigarette électronique alors qu’elle fait exactement la même chose, mais en mieux.

Conclusion

Malgré les mensonges et fausses informations propagées par l'OMS sous l'influence de Bloomberg Philantropies, co-auteur de ce rapport, la communauté médicale et scientifique s'engage pour rétablir la vérité auprès du grand public.

Grâce à eux, cet outil de réduction des risques qui a contribué au cours des dix dernières années à faire baisser drastiquement le nombre de fumeurs dans le monde sera peut-être un jour reconnu à sa juste valeur !