Professionnels de santé et nicotine : connaissent-ils vraiment le sujet ?

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Professionnels de santé et nicotine : connaissent-ils vraiment le sujet ?

Une étude américaine révèle une dramatique méconnaissance des effets de la nicotine sur la santé par les médecins. Un constat alarmant pour la prescription de thérapies de remplacement par des produits à risques réduits.

La plupart des gens ignorent que la nicotine n’est pas à l’origine des nombreuses pathologies mortelles engendrées par le tabagisme. En effet, le principal danger qu’elle présente pour les adultes est en fait une conséquence de son aspect addictif : elle incite les fumeurs à consommer les centaines de substances toxiques et cancérigènes présentes dans les cigarettes, mais de nombreuses études tendent à prouver qu’elle n’est pas cancérigène par elle-même.

Une confusion assez commune qui complique considérablement le sevrage tabagique des patients qui craignent que l’usage de substituts nicotiniques n’ait les mêmes conséquences néfastes sur leur santé que la cigarette. Le corps médical est-il pour autant plus à même de les guider dans leur arrêt du tabac ? 

Si l’on en croit les résultats d’une enquête nationale réalisée aux USA en 2020, il semblerait que la réponse soit non, car une grande majorité d’entre eux est mal informée sur les effets réels de la nicotine.

Des médecins majoritairement mal informés sur l’impact de la nicotine sur la santé 

Les professionnels de la santé sont-ils vraiment renseignés sur les effets de la nicotine et les traitements de sevrage tabagique ? C’est en substance ce que se sont demandé les chercheurs de Rutgers University au New Jersey, et le titre seul de l’étude suffit à répondre à cette question : « Perception erronée des risques liés à la nicotine parmi les médecins aux États-Unis ». Parue en 2020 dans le « Journal of General Internal Medecine », cette étude nationale a sondé 1 020 médecins de six spécialités différentes : généraliste, médecine interne, obstétrique/gynécologie, cardiologie, pneumologie et oncologie.

Et les résultats de cette enquête qui s’est déroulée de septembre 2018 à février 2019 sont loin d’être positifs : 83% des médecins pensent à tort que la nicotine entre en jeu dans l’apparition de maladies cardiaques, et 81% d’entre eux pensent qu’elle a un rôle dans l’apparition des maladies pulmonaires obstructives chroniques.

Les plus mauvais élèves sont les généralistes, puisqu’ils sont presque 90% à penser que la nicotine contribue au développement de cancers ou de maladies respiratoires. Heureusement, les pneumologues et les oncologistes sont mieux renseignés sur l’incidence de la nicotine dans l’apparition de pathologies dans leurs spécialités, mais les chiffres restent malgré tout accablants, car ces croyances erronées sont tout de même partagées par une large majorité d’entre eux.

Des parcours de soin inadaptés et laborieux

Si cette méconnaissance du sujet est si grave, c’est tout simplement parce qu’elle impacte directement l’accompagnement des patients qui souhaitent arrêter de fumer.

   Les médecins doivent comprendre les risques réels liés à l’usage de nicotine car ils sont cruciaux dans la prescription et la recommandation de traitements de remplacement de la nicotine approuvés par la FDA afin d’aider les patients qui utilisent d’autres formes dangereuses de tabac.   

Bien qu’il semble normal que les spécialistes soient mieux informés sur l’impact de la nicotine sur les pathologies pulmonaires, cardiaques ou sur l'apparition de cancers, les lacunes des généralistes à ce sujet sont extrêmement problématiques. Premiers maillons de la chaine de soins, ils sont souvent la porte d'entrée du parcours de soin qu'entament les fumeurs qui souhaitent arrêter. En outre, les médecins de famille ont souvent une relation de confiance privilégiée avec leurs patients, et de mauvaises recommandations peuvent rallonger voire faire échouer le sevrage tabagique.

Conclusion

Bien qu’à notre connaissance aucune étude similaire n’ait été menée en France, il y a fort à parier que nos médecins ne sont pas mieux renseignés que leurs homonymes américains sur la question, pourtant essentielle dans la lutte contre le tabagisme.

Alors, que faire pour remédier à ce problème ? La proposition des auteurs de cette étude n’est autre que des campagnes de communication sur le sujet afin de sensibiliser aussi bien les professionnels de la santé que le grand public.

Tout le monde va donc devoir retourner sur les bancs de l’école !

C. Camille : Défiant tous les pronostics, cette fan inconditionnelle de pandas qui a toujours eu la tête dans les nuages a fini par trouver sa voie en devenant rédactrice pour A&L.
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