Taxation européenne et produits de la vape : l’Italie appelle à la nuance

En résumé

• L’UE veut intégrer la vape dans la directive sur les accises du tabac.

• L’Italie soutient l’idée d’harmonisation, mais plaide pour une taxation proportionnée et cohérente avec les politiques de réduction des risques.
• Le Parlement italien met en avant la réduction des risques et la protection de sa filière vape.

Une réforme européenne qui s’annonce large

La Commission européenne souhaite moderniser la directive sur les accises du tabac. Elle est, en effet, jugée dépassée face à l’évolution des usages. Cette réforme viserait à intégrer les e-liquides, le tabac chauffé et les pouches nicotinés dans un cadre fiscal commun à tous les États membres.

Le projet prévoit d’intégrer dans le champ fiscal européen :

• les e-liquides, avec ou sans nicotine,
• le tabac chauffé,
• les pouches nicotinés.

En résumé, l’Union européenne souhaite harmoniser la taxation de tous les produits contenant (ou délivrant) de la nicotine. Cette mesure est présentée comme un moyen d’unifier les règles et de renforcer la cohérence des politiques de santé publique à l’échelle du continent.

L’Italie appelle à la nuance

Dans un avis publié le 15 octobre 2025, le Parlement italien a salué l’intention européenne, tout en exprimant plusieurs réserves. Selon les députés, la réforme ne doit pas supprimer les différences entre les produits du tabac et la cigarette électronique.

L’Italie rappelle que la vape n’est ni un produit du tabac, ni un usage comparable sur le plan sanitaire. Selon elle, la fiscalité appliquée ne devrait pas être la même. Vaper n'est pas fumer.

Les élus insistent vraiment sur l’importance de conserver un cadre cohérent avec les politiques de réduction des risques : taxer trop fortement la vape pourrait décourager les fumeurs de passer à une alternative moins nocive.

Des enjeux économiques bien réels

Au-delà de la santé publique, l’Italie met aussi en avant des considérations économiques.

Le pays abrite à la fois une industrie du tabac et un secteur de la vape en pleine croissance. Une hausse brutale des taxes pourrait ainsi fragiliser cet équilibre.

L’avis italien évoque plusieurs risques :

• Une baisse de compétitivité pour certaines entreprises locales,
• Une hausse du prix des e-liquides,
• Un essor du marché noir si les taxes deviennent trop élevées.

L’Italie plaide pour une approche progressive, avec des évaluations d’impact concrètes avant toute harmonisation complète.

L’importance du dialogue européen

Le Parlement italien ne rejette pas la réforme, mais invite la Commission européenne à la concertation. Pour lui, il est essentiel que les États membres puissent adapter la mise en œuvre à leurs réalités nationales et à la dynamique propre du marché de la vape.

Une approche plus flexible permettrait, selon eux, d’éviter les effets pervers d’une réglementation trop uniforme.

Ce qu’il faut retenir pour la vape

Cette prise de position italienne illustre un point clé du débat européen : l’uniformisation ne doit pas rimer avec confusion. Si tous les pays partagent le même objectif - mieux encadrer les produits nicotinés - la façon d’y parvenir reste sujette à discussion.

Rassurez-vous, rien n’est encore acté. Le projet de directive devra encore être négocié entre les États membres et le Parlement européen. D’ici là, la position italienne montre qu’un équilibre reste possible entre fiscalité, santé publique et réduction des risques.

Retrouvez l'intégralité de l'avis publié ici.