France : Institut national du cancer préconise la vape pour arrêter de fumer

Rassurez-vous, la rédaction de A&L ne s’est pas soudain mise à écrire des histoires de science-fiction dans lesquelles elle prendrait ses rêves pour la réalité.

Pourtant, il est vrai que les mots « France » et « préconise la vape » placés dans une même phrase, cela ressemble fortement à un canular. Si nos voisins anglo-saxons ou nos bien plus lointains voisins néo-zélandais sont coutumiers de ce genre de pratique, la politique des institutions de santé françaises se résume en revanche le plus souvent à une diabolisation de cet outil de réduction des risques qu’est la cigarette électronique.

Cette nouvelle est d’autant plus étonnante lorsque l’on s’aperçoit que cette affirmation est issue d’une campagne de prévention menée par le très respectable Institut National du Cancer (INCa).

« Qui foudroie 45 000 personnes par an ? »

C’est avec ce slogan accrocheur que L’INCa diffuse ses messages de prévention depuis le 3 mai dernier. Et pour que le message passe auprès du plus grand nombre, il a choisi de mener l’offensive sur un terrain particulièrement vaste : télévision, presse écrite, mais aussi réseaux sociaux.

En plus de diffuser des vidéos informatives qui alertent sur la dangerosité du tabac qui est la première cause de décès évitable, cette campagne a aussi pour but de déboulonner les idées reçues sur le tabagisme.

Pour ce faire, il a ainsi créé le hashtag #JeFumeMais qui invite les fumeurs à partager les fausses bonnes excuses qu’ils se donnent pour ne pas arrêter de fumer. Grâce aux réponses des internautes, les influenceurs Marine Lorphelin et Jamy Gourmaud, respectivement ancienne Miss France dans sa 8e année d’études de médecine et ancien présentateur de la célèbre émission « C’est pas Sorcier », ont ainsi réalisé une vidéo YouTube qui dément des idées reçues comme « Je suis trop vieux pour arrêter, cela ne sert plus à rien », « Je fais du sport, donc cela compense le fait que je fume », ou encore « Fumer moins réduit les risques de maladies ».

La cigarette électronique envisagée comme un bon moyen de sevrage

Parmi les méthodes de sevrages recommandées pour vaincre cette addiction, cette campagne évoque bien sûr les traitements médicamenteux, mais elle met aussi en avant la cigarette électronique sur laquelle elle s’étend un peu plus longuement.

Elle compare ainsi le vapotage au tabagisme en montrant qu’il est bien moins dangereux du fait de l’absence de tabac, de fumée et de combustion, tout en rappelant que son utilisation doit se faire dans la perspective d’un arrêt complet.

Ce positionnement a de quoi surprendre lorsque l’on voit que des organisations telles que l’OMS lui sont farouchement hostiles, et ce en dépit des nombreuses études qui démontrent ses bénéfices dans le sevrage tabagique.

En effet, vapoter n’est pas entièrement inoffensif, mais il a été prouvé que c’est 95% moins nocif que de fumer. La cigarette électronique doit donc être envisagée dans les politiques de lutte antitabac comme un outil de réduction des risques, une position qui, bien qu’elle soit défendue par une part non négligeable d’addictologues, n’est pas du goût de l’UE qui semble en bonne voie pour instaurer de nouvelles restrictions à son encontre lors de la prochaine TPD.

Pourtant, le fait que l’e-cigarette obtienne la reconnaissance officielle de ce genre de grandes institutions est un enjeu de santé publique essentiel. Si les vapoteurs sont globalement bien informés sur la question car ils mènent leurs propres recherches pour faire la part du vrai et du faux dans le flux d’informations contradictoires qui circulent sur cet outil, beaucoup de fumeurs ne veulent pas l’essayer car ils sont encore persuadés qu’on sait peu de choses sur ses effets, voire qu’elle est plus nocive que le tabac.

En résumé

Avec cette campagne de prévention, l’INCa entend faire passer un message aussi simple que fort : le remède le plus efficace pour lutter contre le cancer, c’est de ne pas l’attraper. Et pour ce faire, moins longtemps vous fumerez, moins vous augmenterez les chances d’en développer un.

La bonne nouvelle, c’est qu’elle reconnait que la cigarette électronique est un outil efficace pour arrêter de fumer, une reconnaissance longtemps attendue qui permettra certainement à un grand nombre de fumeurs de vaincre leurs idées reçues à son sujet et, peut-être, d’enfin réussir à quitter définitivement le tabac. Un pas en avant pour la lutte contre le tabagisme qui, espérons-le, inspirera d’autres institutions de santé et associations antitabac !