6 conseils pour faciliter son arrêt du tabac lorsqu'on est enceinte

Et pour cause : selon une étude de Santé Publique France de 2021, seules 45 % des fumeuses parviennent à se sevrer avant la fin de leur grossesse. Soit moins de la moitié !

Arrêter de fumer est en effet loin d’être facile, et ce même si vous êtes très motivée et que vous avez pleinement conscience des risques du tabagisme pour les femmes comme pour les bébés. La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des stratégies simples et efficaces pour mettre toutes les chances de votre côté, réduire le stress et avancer pas à pas vers l’arrêt complet. Voici donc 6 conseils pour faciliter votre arrêt du tabac pendant la grossesse.

À retenir

• Arrêter de fumer pendant la grossesse, ce n’est jamais évident. La fatigue, les hormones, le stress… tout peut rendre le sevrage plus compliqué, et c’est normal. L’idée n’est pas d’être parfaite, mais d’avancer pas à pas.
• Se faire accompagner peut vraiment faire la différence. Un médecin, une sage-femme ou un tabacologue pourront vous aider à trouver la méthode la plus adaptée à votre situation. Ces consultations sont d’ailleurs souvent prises en charge, ce qui permet de ne pas hésiter à franchir le pas.
• Chaque cigarette en moins compte. Même si vous n’arrêtez pas tout de suite, réduire peu à peu votre consommation a déjà un effet positif sur votre santé et celle de votre bébé.
• Surtout ne vous mettez pas trop de pression. La bienveillance et le soutien sont vos meilleurs alliés pour réussir, bien plus que la culpabilité.

1. Arrêter de fumer si possible avant la grossesse 

Être enceinte apporte son lot de bonheurs et de joies, mais cela peut également être une source de stress. Sans compter qu’une grossesse est éprouvante pour le corps !  

Si vous le pouvez, il est donc conseillé d’arrêter de fumer avant même de tomber enceinte pour ne pas vous rajouter une source de stress et de fatigue dans un moment aussi important qu’une grossesse.   

Pourtant, ce n'est pas la raison principale pour laquelle il est souvent recommandé d’entreprendre un sevrage dès le moment où l’on projette de faire un enfant : c’est avant tout parce que le tabagisme diminue fortement la fertilité.  

Arrêter de fumer n'est donc pas seulement important pour la santé de votre bébé : cela pourrait bien vous permettre de concevoir !

2. Ne restez pas seule : demandez de l’aide

Beaucoup de personnes sont réticentes à l’idée de faire appel à un professionnel de santé pour arrêter de fumer. Pourtant, selon Tabac Info Service, cela fait passer vos chances de succès à 25%, contre seulement 5% si vous essayez d’arrêter seule et sans aide (sans accompagnement ni substitut nicotinique) ! 

Grâce à un tabacologue, vous pourrez en effet déterminer la méthode d’arrêt qui correspond le mieux à vos besoins et à votre mode de vie sans risque de surdosage de nicotine. Vous serez également suivi et coaché tout au long de votre arrêt afin d’ajuster constamment votre accompagnement.  

Alors, n’hésitez pas : les consultations en tabacologie dans le milieu hospitalier et les centres d’addictologie sont prises en charge par l’Assurance Maladie sans avance de frais ! 

3. Essayez les thérapies cognitivo-comportementales (TCC)

Acuponcture, laserothérapie, hypnose, etc... les médecines parallèles qui proposent des thérapies pour se sevrer du tabac sont nombreuses.  

Pourtant, une seule a su trouver l’approbation de la communauté scientifique : la thérapie cognitivo-comportementale (TCC). En 2016, une étude de l’Institut Cochrane a par exemple démontré qu’elle augmente de 40% à 60% les chances de sevrage ! 

Avant tout faites pour cibler la partie comportementale de l’addiction au tabac, les séances de TCC sont proposées par les psychologues et les psychiatres et peuvent donc être (au moins partiellement) prises en charge par la sécurité sociale.  

Attention cependant, il vous faudra pour cela obtenir une ordonnance de la part de votre médecin généraliste ! 

4. Trouvez vos nouveaux anti-stress

Beaucoup de femmes fument pour se détendre, et la grossesse peut rendre ce besoin encore plus intense. Remplacer le geste de fumer par des habitudes plus saines peut faire une grande différence : respirations profondes, petite marche, musique relaxante, lecture ou tisane.

Ces petits rituels simples aident à créer de nouveaux réflexes et à réduire l’envie automatique de fumer, tout en améliorant votre bien-être général. Vous pouvez également noter vos envies et réfléchir à ce que vous pourriez faire à la place, ce qui permet de mieux gérer les moments de tension.

5. Faites participer votre entourage

Pour éviter les tentations mais aussi le tabagisme passif, il est important de sensibiliser votre entourage en lui demandant de ne pas vous proposer de cigarettes et de ne pas fumer près de vous. 

Cela est d’autant plus vrai si votre conjoint est fumeur !  

Ne craignez pas de passer pour la casse-pied de service : vous avez la meilleure excuse du monde !

6. Ne culpabilisez pas si vous avez du mal

Si vous êtes enceinte et que vous n’arrivez pas à arrêter de fumer, ou que vous connaissez une femme enceinte qui fume dans votre entourage, oubliez les discours culpabilisants.  

Les études ont démontré que la pression sociale et la culpabilisation (qu’elles viennent de votre entourage ou de vous-même) ajoutent un stress supplémentaire qui rend encore plus difficile d’arrêter de fumer.  

Elles poussent même souvent les futures mamans à fumer en cachette ! 

En résumé

Arrêter de fumer n'est pas une mince affaire, surtout lorsqu'on est enceinte. Pourtant, c'est tout à fait possible !

Pour mettre toutes les chances de votre côté, il est important de vous faire accompagner par un professionnel de santé et d'utiliser des aides nicotiniques adaptées à vos besoins. D'ailleurs, c'est encore mieux si vous parvenez à vous sevrer avant même de tomber enceinte !

Pour résoudre la partie comportementale de votre addiction au tabac, vous pouvez également essayer les thérapies cognitivo-comportementales.

Enfin, il est important que vous comme votre entourage soyez encourageant et non culpabilisant. Demandez-leur d'éviter de vous proposer des cigarettes et faites-leur comprendre que leur soutien sera plus productif que des remarques moralisatrices !

FAQ – Tabac, grossesse et alternatives

Est-il bon d’arrêter de fumer d’un coup quand on est enceinte ?

Oui, c’est bénéfique, mais pas toujours facile. Certaines femmes préfèrent réduire progressivement pour éviter un stress trop important. L’essentiel, c’est de trouver la méthode qui vous convient, avec l’aide d’un professionnel si besoin.

Comment arrêter de fumer quand on apprend sa grossesse ?

Le plus simple est d’en parler rapidement à un médecin, une sage-femme ou un tabacologue. Ils peuvent proposer un accompagnement personnalisé et, si nécessaire, des substituts nicotiniques adaptés à la grossesse.

Faut-il arrêter de fumer pour tomber enceinte ?

C’est conseillé, car le tabac peut réduire la fertilité et compliquer le début de grossesse. Mais il n’est jamais trop tard pour arrêter, même après la conception.

Le tabac augmente-t-il le risque de fausse couche ?

Oui, fumer pendant la grossesse peut augmenter certains risques, notamment au premier trimestre. Réduire ou arrêter le tabac diminue aussitôt ces risques.

Combien de cigarettes peut-on fumer enceinte ?

Il n’existe pas de “seuil sûr”. Chaque cigarette a un impact, mais chaque réduction est déjà une victoire. Mieux vaut une démarche progressive que rien du tout.

J’ai fumé avant de savoir que j’étais enceinte, est-ce grave ?

Non, pas forcément. Beaucoup de femmes découvrent leur grossesse tardivement. L’important est d’arrêter dès que possible et de se concentrer sur la suite, sans culpabilité.

Source : “Consommation de tabac et d'alcool pendant la grossesse. Résultats du Baromètre de Santé publique France 2021.” santepubliquefrance.fr