Vape ban : Braquages de vape shops et contrebande dans les VTC

Vous avez trouvé l’année 2020 particulièrement difficile ? Vous n’êtes pas le seul : ce fut une très mauvaise année pour la vape, puisqu’elle a été bannie de nombreux pays à travers le monde.

C’est notamment le cas des États-Unis et de l’Australie qui ont mis en place des réglementations si strictes contre ce produit qu’il est devenu presque impossible de se le procurer.

Presque, puisque, comme nous allons le voir dans cet article, ces mesures ont donné lieu à une augmentation dramatique de la contrebande de cigarettes électroniques dans ces pays — avec toutes les conséquences dramatiques que cela implique.

USA : nette hausse des braquages à main armée dans les vapes shops

Début 2020, le mouvement d’interdiction de la vape aux USA s’est amorcé par le Vape Mail Ban, une loi compliquant tellement l’envoi par la poste des produits de la vape qu’elle a rendu presque impossible de les acheter en ligne.

En septembre, s’en est suivi l’interdiction par la FDA de plusieurs millions de e-liquides aromatisés. Autant vous dire que, pour arrêter de fumer, les Américains ont intérêt à être sacrément motivés !

Le commerce illicite de produits de la vape s’est alors mis à fleurir dans les rues, ce qui est une conséquence plus que regrettable pour une interdiction qui a pour but d’empêcher les mineurs de vapoter. Il y a en effet fort à parier qu’une personne qui vend des produits sous le manteau est peu susceptible de demander une carte d’identité !

Comment le sait-on ? Tout simplement parce que les vapes shops, boutique de cannabis, et autres bureaux de tabac ont vu le nombre d’effractions et de braquages exploser en 2020. Crimes qui, comme souvent aux USA, se font bien sûr à main armée. 

Braquage d’un vape shop à Tulsa

Dans cet article du Vapor Voice, un gérant de vape shop du Nebraska raconte par exemple s’être fait voler pour environ 16 000 dollars (environ 15 000 euros) de marchandise en l’espace d’un an et demi. 

Dans ce même article, Richard Marianos, un expert en matière de législation qui a travaillé près de 30 ans au Bureau de régulation de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs, attribue cette augmentation des cambriolages et braquages aux « actions de réglementation [qui] entrainent un dramatique augmentation de la vente sous le manteau aux enfants […] partout aux États-Unis ».

Plus nombreux, les braquages et cambriolages deviennent aussi plus violents et plus organisés. Le 20 décembre dernier par exemple, 5 commerces vendant des produits de la vape (3 vapes shops et 2 bureaux de tabac) ont été braqués en moins d’une heure dans la région de Los Angeles. 

Toujours selon Richard Marianos, les vapes shops deviennent des cibles privilégiées car les produits sont particulièrement faciles à revendre, mais aussi parce qu’ils sont moins bien protégés que les autres commerces.

À tel point que l’homme reconverti dans le conseil en sécurité en vient à préconiser à ce type d’enseignes de s’équiper des mêmes systèmes de sécurité que les bijouteries !

Australie : un marché noir de la vape dans les Uber

 En Australie, c’est également en automne que les choses ont commencé à se gâter pour la vape. En octobre 2020, la loi australienne déjà particulièrement restrictive sur la vape a entièrement verrouillé l’achat de e-liquides en le réservant uniquement aux personnes disposant d’une ordonnance médicale.

Le Ministère de la Santé australien faisant une communication particulièrement hostile sur le sujet, trouver un médecin qui accepte de prescrire la vape est donc devenu mission impossible.

 Comme aux États-Unis, les produits de la vape et plus particulièrement les « Puffs » se sont ainsi mis à se vendre comme des petits pains au marché noir.

Pour se les procurer, les Australiens n’ont cependant pas besoin d’avoir recourt à des armes à feu et des cagoules : ils se contentent d’appeler un Uber ou d’ouvrir l’un de leurs réseaux sociaux préférés.

Compte Snapchat d’un Uber Vape

C’est en effet le DailyMail Australia qui a enquêté sur ce qui semble être un commerce déjà bien rodé. Dans ce reportage, on peut en effet voir qu’à l’arrière de leurs véhicules, les chauffeurs de ces autoproclamés « Uber Vapes » proposent des cartes à leurs clients pour leur permettre de choisir le « menu » de leur choix.

Menu bien sûr constitué de puffs de différentes saveurs soigneusement rangées dans la boite à gant. Un business plus que lucratif, puisqu’ils peuvent faire jusqu’à 50 dollars australiens (environ 30 euros) de marges sur une puff.

Photo TikTok de la marchandise d'un Uber Vape

Des comptes Instagram et TikTok proposant un service de livraison à domicile de produits de la vape fleurissent également dans toutes les grandes villes du pays.

Si cela peut prêter à sourire, la facilité déconcertante avec laquelle ce commerce parallèle s’est mis en place traduit pourtant l’échec flagrant d’un gouvernement qui, sous couvert de protéger sa population, ne fait que livrer la vape aux mains de personnes peu regardantes sur la sécurité des consommateurs.

Pourtant, devinez qui l’avait prévenu des conséquences de cette loi ? Les associations de vapoteurs !

Conclusion

Comme l’histoire l’a démontré à plusieurs reprises, la prohibition entraine la contrebande et la mise en circulation de produits potentiellement dangereux pour les consommateurs, car non soumis à des normes de qualité. 

Ce n’est certes pas une raison pour tout autoriser, mais il est dramatique de voir qu’aux USA et en Australie les vapoteurs sont à présent obligés de s’adresser à des criminels pour acheter un produit 95% moins dangereux que le tabac.

Et ce, alors même que ce dernier est toujours en vente libre !