La cigarette interdite d’ici 10 ans ?

L'Actu de la vape 69

La cigarette interdite d’ici 10 ans ?

La cigarette classique interdite d’ici 10 à 15 ans, cela vous parait impossible ? Pas pour le patron de Philip Morris.

Le 15 mai 2021, un article au titre plus qu’intrigant paraissait dans Les Échos : « Certains pays ne vendront plus de cigarettes dans dix ans ». Une déclaration accrocheuse prononcée par Jacek Olczak, un quidam dont le nom ne vous évoque certainement rien.

Et si je vous disais que Jacek Olczak est le patron de Philip Morris International ? Voilà qui rend ces propos vraiment intéressants : pourquoi un des plus gros cigarettiers au monde annoncerait-il ce qui ressemble bien aux prémices de son propre déclin ?

Tout simplement parce que ce géant de l’industrie du tabac a déjà un coup d’avance sur la fin annoncée du tabac fumé.

La cigarette a de plus en plus mauvaise presse

Philip Morris International (PMI), ce n’est pas moins d’une dizaine de marques de cigarettes, dont le très célèbre Marlboro. Pourtant, ces dernières années, ce grand groupe qui parvient à faire 29 milliards de dollars de chiffre d’affaires chaque année sent que son fonds de commerce n’a pas le vent en poupe.

Déjà avant la crise du COVID, l’industrie du tabac commençait à souffrir de la mauvaise image que lui donnaient les politiques de santé publique à travers le monde. Entre les taxes qui le rendent de plus en plus inaccessible et les campagnes de sensibilisation qui ont permis une prise de conscience collective sur ce poison dont on vantait les mérites quelques décennies auparavant, PMI a bien compris qu’il ne s’agissait que d’une question de temps avant que certains pays le bannissent purement et simplement de la vente.

Même aux États-Unis, nation qui est pourtant la terre natale des plus grands lobbys du tabac, une loi récemment votée va interdire entièrement les cigarettes au menthol, et le Président Joe Biden a annoncé vouloir réduire la quantité de nicotine présente dans les cigarettes au point qu’elles n’en soient plus addictives.

C’est pourquoi, dans cette interview, Jacek Olczak prédit que le tabac pourrait être totalement interdit dans un ou deux pays d’ici 5 ans et dans une dizaine de pays d’ici 10 ans. 

Ces spéculations sont tout à fait fondées puisque récemment, la Nouvelle-Zélande a par exemple fait parler d’elle avec une proposition de loi pour interdire totalement la vente de cigarettes aux personnes nées après 2004. 

Et la crise du COVID-19 n’a rien arrangé. Malgré le fait que la consommation de tabac a augmenté en 2020, cette crise a pourtant sensibilisé le grand public sur l’importance vitale de la santé respiratoire.

En outre, cette pandémie a profondément bouleversé les habitudes des consommateurs du monde entier et le patron de PMI ne doute pas que cela aura un impact sur l’industrie du tabac, même s’il ne sait pas encore lequel. 

PMI investi déjà dans de nouveaux produits

Comment Philip Morris International compte-t-il tirer son épingle du jeu ? En investissant dans les alternatives au tabac qui ne cessent de grandir depuis une dizaine d’années. C’est le cas par exemple de IQOS (abréviation de « I Quit Ordinary Smoking »), un dispositif électronique conçu par PMI qui permet de chauffer le tabac, et donc de supprimer le monoxyde de carbone habituellement produit par la combustion de la cigarette.

Et PMI n’a pas attendu de voir son chiffre d’affaires baisser pour commencer sa reconversion : à l’heure actuelle, les dispositifs de tabac chauffé et la cigarette électronique représentent déjà 25% de son chiffre d’affaires, et Jacek Olczak estime qu’ils en représenteront la moitié d’ici 2025. Au Japon par exemple, ces produits alternatifs au tabac représentent aujourd’hui 1/3 tiers du marché !

Pour illustrer son propos, il fait un parallèle avec la voiture à essence qui va peu à peu être interdite dans les centres-ville, mouvement qui s’est amorcé grâce à l’apparition de la voiture électrique. Pour lui, du moment qu’une alternative moins nocive et aussi efficace à un produit est proposée, il y a de grandes chances pour que le produit qu'elle remplace finisse par être interdit.

Jacek Olczak affirme que la majorité du budget en recherche et développement de PMI est axé sur les produits sans fumée. Le grand groupe ne restreint d’ailleurs pas ses ambitions au business de la nicotine, puisqu’il est actuellement en train de développer des systèmes d’inhalation qui pourraient permettre d’administrer des médicaments par les voies respiratoires.

Si le rapport entre la cigarette, domaine d’expertise principal de PMI, et ces dispositifs médicaux peut sembler brumeux, on comprend rapidement que le lien entre ces deux types de produits n’est autre que le système respiratoire. Car oui, pour fabriquer des cigarettes, les cigarettiers mènent des études qui requièrent une connaissance approfondie de ce dernier.

PMI serait-il donc devenu un fervent défenseur de la réduction des risques en développant activement toutes ces alternatives à la cigarette ?

Ce point reste encore à prouver. Les Échos se sont à juste titre demandé si les résultats des études menées par PMI sur la nocivité de leurs produits étaient réellement fiables dans la mesure où les chercheurs qui les développent dépendent du cigarettier lui-même.

Pour sa défense, Jacek Olczak argumente que l’industrie pharmaceutique procède de la même façon pour développer les médicaments : elles mènent elles-mêmes leurs tests, et les résultats de ceux-ci sont contrôlés par des régulateurs.

Un argument à la validité pour le moins contestable lorsque l’on voit les conséquences catastrophiques de médicaments tels que le Distilbène ou le Médiator, qui avaient pourtant reçu une autorisation de mise sur le marché basée sur ce genre d’études…

Conclusion

Bien que l’année 2020 a vu une augmentation du nombre de fumeurs alors que celui-ci était à la baisse depuis plusieurs années, le patron de PMI semble lucide sur le fait que les belles années de la cigarette sont derrière elle.

Depuis plusieurs années, ce géant de la cigarette oriente donc son pôle recherche et développement sur les alternatives au tabac comme des dispositifs de tabac chauffé ou les cigarettes électroniques.

Cependant, même si son patron Jacek Olczak assure que les études menées sur les produits que PMI développe démontrent que ce sont de bonnes alternatives au tabac, le problème demeure le même que pour toutes les études portant sur les risques et bénéfices potentiels de la cigarette électronique : sont-elles réellement objectives ? 

C. Camille : Défiant tous les pronostics, cette fan inconditionnelle de pandas qui a toujours eu la tête dans les nuages a fini par trouver sa voie en devenant rédactrice pour A&L.
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